En présence de l’ensemble du Conseil de l’Ordre ainsi que du Bâtonnier élu Me Paule Thines et du Vice-bâtonnier élu Me Sendegül Aras et après les mots de bienvenue prononcés par le Bâtonnier Me Bruno Huck et le Vice-bâtonnier Me Tiffany Conein, cette cérémonie a connu plusieurs moments forts à la fois en émotion mais aussi en réflexion.
Outre ses 200 ans, le Barreau de Strasbourg souhaitait mettre en avant le quarantième anniversaire de la création de la conférence du stage, appelée aujourd’hui conférence du Jeune Barreau qui est un concours d’éloquence ouvert aux avocats ayant moins de 5 ans d’exercice. Ce concours qui avait, cette année, pour sujet … « Le sujet libre » a permis à l’assemblée d’entendre les plaidoiries de Me Laura Casano, deuxième secrétaire de la conférence du jeune barreau et de Me Nicolas Breffi, premier secrétaire de la conférence du jeune barreau. Tous deux dans des registres différents ont traité avec brio leur sujet et ont pu faire montre de leur talent d’orateurs.
À l’occasion des 200 ans du Barreau de Strasbourg, un film a été réalisé et présenté par Maître Jean Paillot qui a d’ailleurs été remercié chaleureusement par le Bâtonnier pour son implication à poursuivre cette oeuvre de mémoire.
Pour rappel, c’est au cours de l’année 1823 que le Barreau de Strasbourg, fort de ses 20 membres, s’est constitué et que le premier Conseil de l’Ordre s’est tenu le 6 décembre de la même année. Après la défaite de 1870, l’Alsace et la Moselle deviennent allemandes et le Barreau français composé de 48 avocats est dissous le 2 octobre 1871. Un Barreau allemand est créé le même jour mais il ne comptera très vite que 5 avocats.
Avec les aléas de l’histoire, le Barreau français à Strasbourg est recréé le 20 mai 1922 sous l’impulsion d’un des grands avocats strasbourgeois de l’époque, Me Frédéric Eccard, qui est élu bâtonnier à l’unanimité. Après la Seconde Guerre mondiale, et compte-tenu de la situation, le Barreau s’est reconstitué au fil du temps.
Le renouveau du Barreau de Strasbourg se fera sous l’impulsion de jeunes avocats présents au sein de l’UJA, créée en février 1947. Marcel Rudloff en sera d’ailleurs le premier président élu.
Le Barreau de Strasbourg, plus grand barreau du Grand Est, compte aujourd’hui près de 1300 membres.
Après cette évocation du passé, le Vice-bâtonnier Me Tiffany Conein a évoqué l’évolution du métier d’avocat dans le contexte de l’émergence de l’intelligence artificielle. Si l’évolution de la technologie a un impact sur la profession et certaines pistes peuvent être source de crainte, les avocats doivent s’approprier ces nouveaux outils et les utiliser pour les tâches sans valeur ajoutée.
Elle note également que ces nouvelles technologies, comme la justice prédictive par exemple, ont besoin de données en grand nombre ; ce qui est loin d’être le cas pour l’instant.
Pour Me Conein, l’émergence du numérique n’empêche pas l’avocat de rester un acteur incontournable de l’évolution du Droit.
Avant de conclure cette cérémonie, le bâtonnier Me Bruno Huck a évoqué, de son côté, les relations entre magistrats et avocats. Il a rappelé que tous ont fait les mêmes études. Il s’est donc interrogé sur cette perte de liens entre magistrats et avocats qui peuvent entrainer des tensions ou des incompréhensions alors que tous oeuvrent pour une même justice.
Pour lui, il n’y a pas de bonne justice sans de bons juges et pas de bons juges sans de bons avocats. Il s’est d’ailleurs félicité à plusieurs reprises des relations cordiales et professionnelles existantes ainsi que du travail réalisé entre le Barreau de Strasbourg et le Tribunal Judiciaire et son président Thierry Ghera. En conclusion, il est important, pour le Bâtonnier, de renouer les liens entre les professionnels, de mieux se connaître pour pouvoir mieux travailler ensemble car nombre de valeurs sont communes et les métiers sont complémentaires.
À l’issue de cette cérémonie, une soirée de gala a permis à tous de se retrouver et d’échanger dans une ambiance conviviale et festive.