Comment va la santé de l’économie globalement ? Jean-Michel Clavié, directeur départemental de la Banque de France en Moselle, a tenté de répondre à cette question, à l’occasion de la publication de l’enquête annuelle auprès des entreprises, sur leurs résultats et leurs perspectives. Mais le sujet, selon lui, s’est avéré de plus en plus complexe, en raison même du contexte de cette année 2022 « complètement folle avec le retour d’une guerre à nos frontières, qui a chamboulé tous les instruments de mesures habituels, tout l’environnement dans lequel nous évoluons. » Il va même jusqu’à constater « qu’il est de plus en plus difficile de faire des prévisions en matière économique. » D’où l’importance d’avoir « ce premier ressenti des entreprises. » Comme à son habitude, le directeur de la BDF de Metz a planté le décor de la situation économique internationale, avant de poser sa focale sur la France et la région Grand Est.
Il y a un an…
Il s’est d’abord re-situé au début de l’année 2022, alors que l’on commençait à tourner le dos à la crise sanitaire marquée par l’important soutien public aux entreprises et aux ménages. « Les entreprises avaient pendant l’année 2021 reconstitué de très bons niveaux de rentabilité, en même temps qu’elles avaient renoué avec un niveau de croissance remarquable. On avait alors toutes les raisons d’afficher un réel optimisme pour l’année 2022 » assure Jean-Michel Clavié. Un constat qu’il allait cependant quelque peu tempérer. « Pour autant, on avait quelques signes d’une certaine dégradation concernant l’inflation, liés à cette forte reprise de l’activité et donc d’une demande importante, qui ont entraîné une hausse des matières premières. » Dans l’ordre les métaux, puis l’énergie et enfin les produits alimentaires. Sauf, assure la BDF « que l’on jugeait alors cette hausse purement conjoncturelle et que tout allait rapidement rentrer dans l’ordre. »
La donne change…
Malheureusement ce scénario presque idéal allait être complètement chamboulé par l’éclatement de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022. « Toute l’économie mondiale a été soumise à de nouveaux chocs d’offre et des chocs de demande, aggravés dans la foulée par le confinement en Chine. » Résultat, la hausse des prix a significativement augmenté tout au long de l’année 2022 pour atteindre en France 7% fin janvier 2023. « Un niveau beaucoup trop élevé… même si, après Malte, c’est le taux le moins élevé de toute la zone Euro, laquelle aujourd’hui affiche une moyenne de 8,5% avec des pics à plus de 18% dans les Pays Baltes » remarque le directeur de la BDF. Le principal choc inflationniste reste bien sûr celui de l’énergie. Il a concerné l’économie de toute la zone euro.
L’inflation s’est diffusée
À la Banque de France on estime « ce surcoût dû à la hausse de l’énergie autour de 60 milliards d’euros en 2022, cela représente tout de même 2,5 points du produit intérieur brut français, notre PIB. » Les mesures budgétaires compensatoires instaurées par le gouvernement, ont limité la charge de cette facture énergétique. La part de ce prélèvement a pesé à hauteur de 50% sur les entreprises, 35% a été pris en charge par l’ensemble des collectivités publiques, et la part qui a pesé sur les ménages est inférieure à 10%. « Grâce au bouclier tarifaire, le choc de l’approvisionnement énergétique s’est répercuté de manière modérée sur l’économie française, notamment sur les prix de détail pour les ménages, au niveau de l’énergie » affirme le directeur départemental. La BDF n’oublie pas que l’inflation a également touché les produits agricoles avec pour cause principale la période de sécheresse qui a frappé le continent à l’été 2022. Autant de facteurs qui ont « permis à l’inflation de se diffuser aux produits et services. » Le directeur de la BDF rappelle « que la bonne température de l’inflation pour les économistes oscille entre 2% voire 2,5% ou 3%. On en est très loin. »
La résilience de l’économie
La Banque de France voit tout de même poindre une petite éclaircie au bout du tunnel : la résilience de l’économie française en 2022 tient au fait que l’on voit s’éloigner, notamment dans la zone euro, les risques de pénurie en matière énergétique. De fait, avec la détente enregistrée ces dernières semaines sur les prix de gros du pétrole et du gaz, les nouvelles prévisions sont très éloignées de celles qui avaient été formulées en octobre dernier. Une donnée qui a son importance, selon la BDF, quant à l’évolution de l’inflation dans les prochains mois. « C’est une pression à la baisse sur le risque d’inflation » affirme M. Clavié. Ainsi le pic de l’inflation devrait être atteint à la fin du premier semestre 2023, voire avant, d’ici le mois de mai, avec le début du reflux en juin. En clair, la stabilisation des prix de l’énergie, puis la politique monétaire menée depuis juillet 2022 de relèvement des taux, se transmettent dans l’économie réelle. Enfin reste un facteur non négligeable : la façon dont les acteurs économiques anticipent l’évolution de l’inflation. Assurément, selon Jean-Michel Clavié, l’ensemble des acteurs anticipent le retour à un niveau d’inflation sain, à un horizon de 1 à 2 ans.
Le FMI moins pessimiste
Et la BDF en veut pour preuve, les prévisions du FMI (Fonds monétaire international) qui sont nettement moins pessimistes. Il a en effet relevé ses estimations de croissance mondiale de 2,7 à 2,9% pour cette année. Même si ce niveau reste plutôt faible. Pour 2024 il prévoit 3,1% « ce qui reste une croissance molle à l’échelle mondiale. » Il en vient à la Chine, où les indicateurs annoncés, après le gros creux de la crise du Covid, témoignent « d’une forte reprise. » Le FMI a relevé ses prévisions pour la Chine de 4,4% à 5,2%.
La zone euro, même si elle est plus touchée par la guerre en Ukraine, devrait approcher une croissance de 0,7% contre 0,5% prévu initialement.
Autre fait notable, pour le directeur de la BDF de Moselle, « le FMI ne prévoit plus de récession en Allemagne en 2023. Le moteur allemand a bien résisté. Le FMI revoit ses prévisions à la hausse Outre-Rhin, de -0,1% à + 0,1%. » La France est créditée d’une prévision de croissance inchangée de +0,7%. Enfin la BDF s’inquiète de la situation économique au Royaume-Uni qui devrait « s’enfoncer dans une récession de -0,6%. » En résumé, l’activité économique a fortement ralenti au cours du deuxième semestre dans la zone euro (+0,1% au dernier trimestre). Mais on va vers des jours meilleurs
Les goulets d’étranglement se dissipent… »
Ce regain d’optimisme relevé par le FMI se traduit aussi par « ces signaux positifs que l’on aperçoit en Europe. Ils sont encourageants pour les mois à venir. Ainsi quelques goulets d’étranglement se dissipent progressivement. » Il cite l’approvisionnement en gaz qui est devenu plus sûr, mais aussi les entreprises qui résorbent leurs arriérés de commandes qu’elles ont en stock. Enfin les indicateurs des PMI attestent d’une reprise de l’activité.
La Banque de France se félicite d’avoir visé juste dans ses prévisions de croissance pour la France en 2022. En septembre, elle les avait relevées de 2,3 % + 2,6%. Chiffre qui a été confirmé par l’Insee le 31 janvier dernier. Et changement de doctrine à la BDF qui choisit désormais dans ses prévisions d’indiquer une fourchette « en raison de la montée des facteurs d’incertitude. » Ainsi mi-décembre la BDF oscillait pour 2023, entre une activité positive jusqu’à +0,8% et un risque de récession de -0,5%. Une fourchette revue depuis. « Aujourd’hui la récession n’est plus d’actualité. Le scénario positif à +0,8% sera difficile à tenir. On pense aller vers 0,3% de croissance » précise Jean-Michel Clavié. Et ce alors même que le FMI table sur +0,7%.
Le contenu de cette faible croissance 2023
Pour les entreprises, les plans d’investissement devraient être très modérément révisés à la baisse. L’augmentation de l’énergie, l’accélération des salaires nominaux, la faiblesse des gains de productivité, la volonté des dirigeants de conserver leurs effectifs, serait une façon d’anticiper une reprise. Cela dit, malgré cela, les indicateurs de rentabilité sont plutôt à la baisse. Les taux de marge devraient se réduire d’un point par rapport à 2018, soit autour de 30,5% de rentabilité. En 2025 ce point perdu serait regagné. Du côté des ménages, les perspectives de consommation devraient rester bien orientées. » Cela dit, la BDF rappelle que le pouvoir d’achat par habitant s’est en moyenne détérioré de -0,6% en 2022 et devrait se replier de -0,4% en 2023. Cela ferait à l’arrivée une baisse de 1% sur les deux années. « Et cela fait suite à une année 2021 où le pouvoir d’achat avait progressé en moyenne de deux points. »
Difficulté de recrutement
S’il est un des points récurrents qui frappent les entreprises ces derniers mois, c’est bien la difficulté de recrutement. En la matière, la situation semble évoluer. « 53% des entreprises éprouvent toujours des difficultés à recruter dans l’ensemble des secteurs. Mais on sent une légère inflexion de la pente. Depuis trois mois les choses semblent légèrement s’améliorer » révèle la BDF. M. Clavié rappelle que ces difficultés de recrutement « sont durablement un des principaux freins à la croissance en France. On dénombre encore 3 millions de demandeurs d’emploi de catégorie A au 31 décembre 2022, on recense toujours à contrario, 350 000 emplois non pourvus. Le nombre d’emplois vacants dans notre pays est bien supérieur aux 200 000 emplois vacants dénombrés avant la crise sanitaire en 2019. Et pourtant le marché du travail fonctionne bien. En 2022 malgré un contexte d’activité ralentie, le marché du travail est resté dynamique : on a créé 5 millions de CDI dans notre pays, c’est 700 000 de plus que l’année d’avant, c’est 840 000 emplois créés de plus qu’en 2019. » Et curieusement, malgré cette dynamique remarquable, le taux d’emploi en France augmente moins que chez nos voisins allemands, danois, hollandais… L’activité ralentie en 2023 va faire progresser le taux de chômage qui est tombé à 7,2% en ce début d’année, mais devrait repasser la barre des 8% en 2024.
Trésorerie plus tendue
Pour ce qui est de la trésorerie des entreprises, le ressenti des chefs d’entreprises confirme que leur trésorerie s’est un peu tendue au cours des derniers mois à cause de la hausse des coûts. Quant aux craintes de voir exploser les dettes de ces entreprises, la BDF assure qu’ « un tiers des PGE, prêts garantis par l’État, mis en place pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021, sont aujourd’hui totalement remboursés. Et pour ceux qui sont en cours d’amortissement, les remboursements ne posent aucune difficulté. Le taux de défaut observé sur cette catégorie de prêt est inférieur à 4,8%, ce qui est dérisoire. Nos services de la médiation du crédit n’ont enregistré à ce jour que moins de 0,1% d’entreprises ayant sollicité un PGE qui ont un problème à l’échelle nationale. »
Si les trésoreries se tendent, il n’en reste pas moins que les entreprises n’éprouvent guère de difficulté à obtenir un crédit de leur banque. « Lors du dernier trimestre 2022, quelque 96% des PME, lorsqu’elles vont solliciter un crédit d’investissement, obtiennent la totalité de la demande ou au moins 80% de celle-ci. Et pour les crédits de trésorerie 86% des chefs d’entreprises se disent satisfaits de leur banquier. Dans le même temps, la croissance des crédits bancaires reste dynamique : à fin novembre la croissance des encours de crédits était de + 7,8% sur un an. Le taux d’intérêt pratiqué en France reste inférieur à ceux de la zone euro : 2,77% en France contre 3,32% en moyenne dans la zone euro. »
Dernier point macroéconomique cité, la dette publique qui dépasse les 113,7% du PIB à la fin du troisième trimestre 2022. « Les aides que l’État doit continuer à apporter à l’économie, doivent être plus ciblées, et temporaires. Surtout que le coût de la dette publique avec la hausse des taux va être encore plus élevé » estime la Banque de France.
Les entreprises du Grand Est
L’enquête annuelle de la Banque de France auprès des entreprises du Grand Est a concerné un échantillon de 782 entreprises de l’industrie, 444 dans les services marchands et 528 dans la construction.
• Industrie : Elle a progressé en termes de chiffre d’affaires de 13,6% en 2022, après une année 2021 de très fortes hausses (+15%). Cette année, cette progression est le fait d’une hausse des volumes mais aussi, en raison de l’inflation, de la hausse des prix. Les entreprises ont bénéficié d’approvisionnements beaucoup plus fluides. Et le taux d’utilisation de leur outil de production s’est un peu relevé. Le secteur des autres produits industriels participe pour presque la moitié (45%) à la création de chiffre d’affaires industriel, notamment à l’export (chimie, métallurgie etc.) dans la région, devant l’industrie agroalimentaire qui tire son épingle du jeu (20%) avec au même niveau le secteur d’équipements électriques et électroniques. Le secteur de fabrication de matériel de transports (automobile, ferroviaire) pèse 16%. L’activité a requis un renforcement des effectifs (+3,6%) réalisé pour l’essentiel par des contrats intérimaires. « Il y a un besoin important en intérim dans la région, faute de pouvoir recruter des salariés en direct » explique Jean-Michel Clavié, lequel y voit aussi « une conséquence de la crise sanitaire qui a changé la relation au travail de nos concitoyens. » À noter la poursuite des investissements dans l’industrie (+16,8%) pour des enjeux de sobriété énergétique et d’adaptation de leur outil de production, mais il ne s’agit pas d’augmentation de capacité.
En 2023, les industriels font part d’un niveau d’incertitude particulièrement élevé. Leurs projections 2023 sont prudentes (+4,9%). Les entreprises veulent stabiliser leurs effectifs avec un recours accru aux CDI afin de réduire leur coût de l’intérim. Seule l’agroalimentaire compte resserrer ses effectifs, mais aussi investir pour moderniser son outil de production. L’automobile compte se relancer dans ses ventes à l’international. Globalement les entreprises envisagent de poursuivre leurs investissements.
• Services marchands : Globalement l’activité est résiliente (+5,7%) d’augmentation du chiffre d’affaires. On note le retour de l’activité du tourisme. Le secteur transport et entreposage est resté très dynamique. Les recrutements n’ont pas comblé les besoins persistants en effectifs (+3,8%). Les dirigeants font appel aux heures supplémentaires. Le secteur de l’information, communication a vu son volume de prestations diminuer. Reprise des investissements dans les transports.
En 2023 poursuite de la hausse du chiffre d’affaires de moindre ampleur (+3,4%). Ils vont poursuivre leurs embauches (+2,6%). Pas d’amélioration des performances financières et de la rentabilité en vue.
• La construction : La progression des courants d’affaires (+4,6%) est moindre que dans le reste de l’économie. Les secteurs les plus dynamiques restent le gros oeuvre, et les travaux publics avec les chantiers de terrassement. Les carnets de commandes fournis début 2022, se sont effrités. L’envolée des prix des matériaux, la pénurie de ces matériaux ont entraîné un repli des entrées d’ordre qui ont diminué également du fait du resserrement du crédit bancaire pour certains projets de construction. Le second oeuvre qui réalise plus de 40% de la production d’ensemble évolue moins favorablement que le gros oeuvre en 2022. Il engendre 2,8 milliards d’euros en 2021 et 2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022 avec l’espoir d’atteindre 3 mds€ en 2023. Plus de la moitié des employeurs ont été affectés par les difficultés de recrutement : l’inadéquation entre les besoins en effectifs et la main d’oeuvre disponible est latent. Ils ont eu recours à l’intérim. Les TP représentent 38% de l’ensemble de la production du BTP. Les travaux publics ont enregistré une meilleure activité que la construction. Les entreprises de TP ont eu un moindre recours à l’intérim.
En 2023, les entrepreneurs du bâtiment envisagent une légère progression de leur activité (+1,4%) et s’attacheront à consolider leurs salariés permanents (+1,2%) au détriment des contrats à court terme. Là encore, il y a le souhait de réduire le recours à l’intérim.
Défaillances d’entreprises
Jean-Michel Clavié a fait un petit zoom sur les défaillances d’entreprises. « L’année 2022 montre un retour progressif vers une certaine norme. À l’échelle du pays ou du Grand Est, on a des indicateurs de défaillances qui augmentent de 47%, ce n’est pas rien. Il faut cependant relativiser ce pourcentage, nous sommes encore très loin de ce qu’il est normal de constater en la matière. Avant la crise sanitaire on avait un volume de défaillances d’entreprises qui oscillait entre 50 000 et 55 000 entreprises : on est à 40 000 entreprises. Ce n’est pas un tsunami de défaillances. » Dans le Grand Est, on enregistre 2869 défaillances d’entreprises. Et le directeur de la Banque de France de Moselle constate que dans le département « la situation est meilleure qu’ailleurs avec 435 défaillances soit +24,5%. »
En guise de synthèse, Jean-Michel Clavié voit, dans l’année en cours, des prévisions en retrait pour les entreprises, en raison d’une moindre visibilité. Cependant ces dernières envisagent de consolider leurs effectifs, de réduire leurs dépenses d’investissements sauf dans l’industrie. Il conclut en trois mots : « prudence, confiance, vigilance. » On retiendra surtout le mot de confiance, « car l’ADN d’un dirigeant d’entreprise est justement d’avoir toujours confiance. »
Le surendettement en baisse dans le pays, stable en Moselle
La commission de surendettement s’est réunie le 14 février au siège de la Banque de France à Metz. Elle a entériné les derniers chiffres enregistrés en matière de surendettement des ménages en Moselle. En 2022, le nombre de dossiers de surendettement déposés dans le département est resté quasiment identique à celui de 2021, ne baissant que de 0,1%. Le nombre de dossiers de surendettement traités par la commission a baissé de 10,1%.
En 2022 quelque 1460 dossiers ont été déposés (-0,1%). En comparaison, le repli est de 3,9% dans le Grand Est et de 6,5% en France métropolitaine.
En Moselle, l’endettement médian, hors immobilier des ménages dont le dossier a été traité en 2022 s’établit à 17 907 € (niveau supérieur à celui du Grand Est (15 700 €) et à celui de la France (16 436 €).
58,7% des dossiers de surendettement mosellans clos en 2022 ont donné lieu à un effacement de dettes, total ou partiel contre 60,1% dans le Grand Est et 57% en France métropolitaine.
La Moselle compte 167 dépôts de dossiers de surendettement pour 100 000 habitants, contre 201 à la région Grand Est et 208 en France.
Endettement global : 4,3 milliards d’euros
Dans le pays, l’endettement global des ménages surendettés s’établit à 4,3 milliards d’euros en 2022 en baisse de 12% par rapport à 2021.
Les dettes à la consommation représentent 38% du total de l’endettement, une part stable depuis 3 ans, après avoir baissé fortement entre 2010 et 2017 (-21%).
La part des dettes immobilières dans l’endettement global recule de 32 à 29%.
Concernant la typologie des ménages surendettés, la BDF relève que ceux-ci sont majoritairement des adultes isolés ou des femmes quand elles sont cheffes de famille monoparentale. 24% des personnes surendettées sont au chômage. Plus de deux tiers des ménages surendettés ont un niveau de vie inférieur au SMIC net mensuel en 2022, contre 21% des ménages français. Le taux de pauvreté dépasse même 72% dans les familles monoparentales surendettées.
83% des personnes surendettées sont âgées de 25 à 54 ans, ces tranches d’âge ne rassemblant que 63% de la population française de 18 ans et plus.
Sur le plan géographique, les lieux où le surendettement des particuliers est le plus important se situent principalement dans les Hauts de France, en Haute-Normandie, dans certaines parties du Grand Est et de la Nouvelle Aquitaine et dans le centre de la France.
Le service aux particuliers de la Banque de France
Au titre de sa mission en matière d’inclusion financière, la Banque de France a informé ou accompagné plus de 3,5 millions de personnes en 2022 dans le pays.
La BDF est présente dans chaque département et accueille les particuliers à ses guichets sur rendez-vous ou par téléphone au numéro unique le 3414. On peut aussi joindre la BDF par courrier (Banque de France TSA 50120 – 75035 Paris Cedex 01) ou sur le site internet : www.banque-france.fr/rubrique particuliers/inclusion financière.