C’est la première assemblée générale de sa mandature de 5 ans à la présidence du CICM, le Conseil interrégional des chambres de métiers de la Grande Région. Elle réunit huit chambres de métiers : Moselle, Luxembourg, Wallonie, Sarre, Coblence, Rhénanie-Palatinat et Trèves. Ce conseil a été créé en 1989. Ce 18 octobre fut une journée animée, de réflexion, avec une table ronde très explicite sur le thème : « Artisanat, transition énergétique et développement durable : ce que nous faisons bouger, fait bouger la Grande Région ! »
Et Philippe Fischer a voulu d’entrée imprimer sa marque. Étant donné sa récente élection à la tête de la CMA de Moselle, il n’avait pas forcément tenu à prendre cette présidence du CICM il y a un an et demi. Il l’a cependant acceptée en raison de défection. Il s’était déjà fait une idée de la tâche à accomplir. « J’avais participé à une précédente assemblée générale sans qu’il s’y passe grand-chose, alors j’ai décidé de bousculer un peu les choses. Et cela a abouti à cette grosse journée de travail » résume le président Fischer. Il a pu le faire avec le concours des groupes de travail thématiques qui avancent et font des propositions sur les principaux thèmes définis par les élus du CICM.
Les transitions à l’ordre du jour
« Quel artisanat voulons-nous demain ? » s’interrogent les instances du conseil interrégional des chambres de métiers de la Grande Région. De fait, quelle place occupera l’artisanat dans les grands défis de notre société ? Quel rôle a-t-il à jouer sur notre territoire et plus particulièrement dans notre espace transfrontalier ? Quelle coopération envisager pour nos institutions et entreprises ? Quelles impulsions peuvent donner les entreprises artisanales face aux nombreuses transitions que nous vivons ? Autant de questions qui ont animé cette journée. Et en matière de transition, il y a de quoi faire. Vanessa Py, la nouvelle secrétaire générale de la CMA de Moselle en a énuméré les principales : numérique, économique car l’artisanat doit exister sur le territoire et être ambassadeur de l’esprit transfrontalier, écologique qui est un véritable défi, et social enfin. Social surtout : certains métiers sont en tension, comment dès lors répondre à la pénurie de main d’oeuvre qui frappe toute l’Europe ? Une formation de qualité est le gage d’un artisanat reconnu, d’un savoir-faire conservé, permettant de former la future génération d’artisans aux métiers de demain.
Les responsables du CICM ont ainsi pu plancher sur le contenu de la feuille de route à mener à son terme pendant le mandat de Philippe Fischer.
Des projets pertinents
Vanessa Py a du reste rappelé que la vocation du CICM est bien de voir se « croiser des projets pertinents sur les territoires conduits ou des coopérations spécifiques. » Elle estime également que le CICM a un rôle de lobbying à jouer pour surmonter les difficultés administratives qui jalonnent le parcours des artisans. « Des difficultés qui sont les mêmes dans les différents pays de la Grande Région. On se retrouve aisément sur des sujets communs » dit-elle. À la question de la pénurie de main-d’oeuvre il faut répondre en essayant « d’attirer et de fidéliser la main-d’oeuvre. » Elle a prolongé son propos sur l’enjeu de la formation en particulier « sur les nouveaux métiers de demain. »
En clair, cette assemblée générale messine du CICM a permis selon Philippe Fischer de « poser les bases de travail. » Mais il est impératif selon lui « de se faire connaître. Le CICM n’est pas connu, ni reconnu. Cela passe par des rencontres avec les politiques. Avec les perspectives des élections européennes, on va dans chaque territoire réunir les candidats, pour leur exposer nos problèmes transfrontaliers. Et ainsi faire passer notre plan d’action, afin que l’artisanat soit pris en compte par les instances européennes. »
« Le CICM est dans l’esprit européen »
Et ce qui émerge de cette journée, outre l’identification des problématiques communes à chaque territoire, est à l’évidence, « l’esprit européen » qui a insufflé les débats de cette journée, tant au sein des élus des chambres de métiers qu’au sein des équipes. « Une vraie culture européenne se développe dans notre manière de travailler » a reconnu Vanessa Py.
En matière d’apprentissage, le travail en commun avec les deux régions allemandes est plutôt satisfaisant. « Avec l’Allemagne on travaille de CFA à CFA (ndlr : centre de formation des apprentis). C’est plus difficile avec le Luxembourg car il n’y a pas de CFA rattaché à la chambre de métiers » détaille Philippe Fischer.
Le CICM compte « être force de proposition auprès de Bruxelles pour faire avancer tous ces sujets. » Il n’en reste pas moins que cette coopération entre chambres de métiers est unique en Europe. Sa vocation est bien de peser davantage auprès des instances politiques afin de faire aboutir des dossiers communs.
Voir aussi www.cicm-irh.eu