Dossier Paru le 09 août 2024
NOTAIRES

Le succès de la 5e Université du Notariat à Metz

La Chambre des notaires de Moselle a organisé début juillet sa cinquième Université du Notariat dans les locaux de la Faculté de Droit à Metz. Une journée consacrée à la formation continue des personnels des études des notaires mosellans. Et ce fut un succès : 445 personnes étaient inscrites.

Le hall de la fac de droit grouille de monde.

C’était une ambiance de rentrée des cours à la Faculté de Droit dans le campus du Saulcy à Metz en vacances en ce vendredi 5 juillet. Le grand hall de la fac grouillait de monde à partir de 8h du matin avant que ne débutent les cours à 9h. C’est un flot discontinu d’arrivants qui s’est déversé dans le grand hall, dans un climat bon enfant. En cette journée, tous les offices de Moselle étaient fermés au public afin que notaires et collaborateurs puissent participer à cette université.

L’équipe de la chambre des notaires par l’intermédiaire de la secrétaire Julie Galland avait informé par voie de presse le public mais aussi le procureur général près de la Cour d’appel de Metz et les procureurs de la République de chacun des ressorts. Cette journée se voulait être « un temps fort de formation profession­nelle, au bénéfice de tous les offices et leurs collaborateurs » en Moselle. Julie Galland a du reste détaillé les thèmes animés par les intervenants, afin d’intéresser tous les métiers présents dans ces offices : chargé d’accueil, secrétaire, rédacteur d’actes, forma­liste, comptable-taxateur, juriste etc. Les formations délivrées par un organisme de formation spécialisé, Némésis, ont concerné le droit de la famille, le droit des sociétés, le droit fiscal, il y a même eu une intervention spéciale des pompiers pour les premiers se­cours. « C’est très éclectique » a reconnu la nouvelle présidente de la Chambre des notaires de la Moselle, Me Catherine Merlin.

Un record d’inscrits

Cette dernière était visiblement ravie du succès de cette journée : « Nous avons enregistré 445 inscriptions, 58 notaires en titre, des notaires salariés et des collaborateurs. C’est un record pour cette cinquième édition de l’Université du Notariat que nous organisons tous les deux ans. L’Université du Notariat a été créée il y a dix ans » dit-elle.

Elle profite du reste de cette journée pour suivre un cours sur le droit local. C’est elle qui a ouvert cette session par un mot d’accueil. « C’est avec un immense plaisir que je vous accueille aujourd’hui » dit-elle pour commencer en s’adressant aux professeurs, for­mateurs, partenaires, consoeurs et confrères et personnels des études. « Revenir à la Faculté de Droit rappelle certainement à beaucoup d’entre nous des souvenirs plus ou moins lointains de notre vie d’étudiant. Avec 445 inscrits, un record, nous prouvons que notre profession sait se mobiliser. Je remercie les professeurs, ainsi que l’ensemble des formateurs qui nous font l’honneur de leur présence et nous permettront tout au long de cette journée de bénéficier de leurs connaissances et de leur expertise. » Elle termine en remerciant les notaires d’avoir permis à leurs collabo­rateurs d’assister à cette journée « d’autant plus en cette période difficile pour notre profession. Que chacun profite pleinement de cette journée pour approfondir ses connaissances, diversifier ses compétences, partager ses expériences. Elle vous permettra en outre de comptabiliser sept heures de formation. » Et reprenant Abraham Lincoln, 16e président des États-Unis, elle précise « la formation est le fondement d’une carrière réussie. » Elle nous in­dique en aparté que cette période est difficile pour la profession et c’est lié au fait « que l’immobilier ne va pas bien, et le notariat suit la conjoncture. »

Me Catherine Merlin, présidente de la Chambre des notaires de la Moselle ouvre cette université du notariat.

« Pour rencontrer du monde, échanger »

Et les professionnels venus en nombre semblaient ravis de suivre une formation. Le plus souvent, chacun ou chacune avait ciblé une formation bien spécifique. Ainsi Élisabeth Mansion, qui travaille dans l’étude de Me Klein à Yutz. « Je viens parce qu’il y a une for­mation qui m’intéresse beaucoup, sur l’Inpi. Il s’agit des nouvelles formalités pour les registres du commerce. C’est quelque chose qu’on a beaucoup de mal à maîtriser, c’est un nouveau site très compliqué. J’ai choisi de suivre cette formation pour essayer de me dépatouiller sur ce site et réaliser les formalités correctement. Cela fait 17 ans que je travaille dans le notariat. Une telle journée nous permet de rencontrer du monde, d’échanger. »

« La nécessité de se remettre en question »

Dans les salles de cours, les formateurs se préparent à accueillir leurs étudiants. Ainsi cette enseignante qui va animer un atelier sur la taxe. « Il s’agit de la provision sur frais réclamée au client. Le fait-on pour des raisons fiscales, pour la rémunération du notaire. C’est un sujet qui n’est pas destiné aux débutants, mais plutôt à des gens qui ont déjà de la pratique. » Cette enseignante collabore avec les notaires. Elle privilégie le droit de la famille à l’immobilier. « J’aime bien transmettre. Je pense que la formation continue pour les notaires est indispensable. C’est la rencontre de plein de mondes différents : il n’y a pas que le droit, il y a aussi la fiscalité, cela nécessite qu’on se remette en question et donc qu’on se forme » explique Sandra Canivet.

« Intéressée par le métier »

Une débutante dans le métier, Sylvie Florentin qui travaille au sein de l’étude de Me Lombardi à Metz, l’ancien président de la chambre des notaires. « Je suis venue pour les formalités préalables à la vente. À la base je suis hôtesse d’accueil, secrétaire et là je me suis mise aux formalités. Je n’ai aucune formation pour une étude notariale. C’est le troisième métier juridique que je fais : j’ai déjà travaillé chez des huissiers, chez des avocats, du coup je me suis intéressée au notariat. Et je suis très intéressée par le métier. Les ventes, les successions, tout m’intéresse, c’est pour ça que je suis là. » À ses côtés Apolline Batt, notaire assistante chez Me Lombardi est venue suivre un atelier animé par Me Grimaldi sur l’actualité en droit de la famille. « On a besoin de cette formation continue, dit-elle, car le droit évolue sans arrêt. Une journée comme celle-là, c’est l’occasion de se mettre à jour, on ne connaît pas tout en droit. »

Les formateurs de Némésis

Elles travaillent chez Némésis, un organisme de formation dédié aux notaires, créé en 2022. Emmanuelle Glock et Sabine Rovani détaillent pour nous leur mission dans cette journée si particulière pour les notaires de Moselle. « Nous sommes certifiés et nous col­laborons avec les chambres des notaires. Nous avons coordonné le contenu pédagogique avec la chambre, nous avons veillé pour qu’il y ait un atelier pour chaque poste à l’étude : le comptable, le formaliste, la secrétaire, la standardiste, le clerc, le notaire. Les for­mateurs viennent de toute la France, de Nancy, de Bordeaux. Nous avons une équipe de formateurs spécialisée dans le notariat, et qui intervient sur différents thèmes. Ils sont larges : actualité juridique, jusqu’au secourisme. Nous avons même un atelier de droit local, avec Nicolas Damas qui vient en voisin, et Éric Sander qui officie dans le droit local. Notre spécificité est d’apporter une plus-value à la personne qui vient se former. Nous avons déjà organisé six universités des notaires. On est très content du résultat, de cette forte participation ici à Metz. »

Alors que les derniers étudiants se rendent dans les ateliers dont un est très couru, celui sur les « Pièges et difficultés de la vente d’un logement loué », arrive Me André Lombardi, l’ancien président de la chambre des notaires de la Moselle. Il pouvait aisément conclure sur le succès de la manifestation. « Cette participation est extraordinaire. La motivation, la mobilisation, l’engouement de nos personnels est remarquable. Les notaires ont non seulement besoin de formation permanente, mais l’évolution de notre profession est très rapide. Mais c’est aussi une journée de retrouvailles, de convivialité et cela permet à tous nos collaborateurs d’échanger, ce que nous ne pouvons pas faire au quotidien. C’est essentiel de se retrouver. »

À la rencontre des partenaires

• Des généalogistes au rendez-vous

Le hall était garni de quelques stands des principaux partenaires de la Chambre des notaires dont certains étaient présents pour la toute première fois. Notamment celui de sociétés de généa­logistes que les notaires sollicitent régulièrement. « Ils sont des partenaires au quotidien des notaires » remarque la présidente Me Merlin. « Pour nous, c’est en effet une première » assure Thierry Jolivalt de l’Étude généalogique Jolivalt de Strasbourg, installé à l’entrée du hall. « Pourquoi les généalogistes ? Les notaires sont nos apporteurs d’affaires. Les successions quand elles s’ouvrent et qu’aucun héritier n’est connu, le premier à le savoir, c’est le notaire ! 90% des dossiers qui atterrissent chez les généalogistes viennent de chez les notaires qui eux-mêmes les ont reçus de différentes sources, par un héritier connu, soit le maire de la commune, voire un lotisseur qui a besoin de terrains dont on ne sait pas qui sont les propriétaires. La plupart passe par la case notaire avant d’arriver chez nous. » Une telle journée est forcément l’occasion idéale pour les généalogistes. « C’est un moment de l’année, à l’échelle de l’Alsace-Moselle, où on a toute une chambre des notaires qui est présente au même endroit. On a le droit de les rencontrer. Sinon on peut leur rendre visite. Ils sont à l’origine de nos dossiers, et nous sommes là pour leur rendre service. » Une profession qui n’a pas raté l’occasion d’être présente à l’occasion de la célébration du centenaire du droit local à Strasbourg à la mi-juin.

• L’incontournable Banque des territoires

La Banque des territoires proposait également un stand d’infor­mations bien documenté. « C’est notre banque, elle détient tous nos comptes clients et qui nous financent si on en a besoin. C’est aussi un partenaire au quotidien du notaire » relève Catherine Merlin. Le stand est tenu par Stéphanie Beschamps et Magali Rivasseau. Elles nous expliquent leur rôle et pour la Banque des territoires c’est aussi une première à cette université du notariat. « Nous sommes là pour développer le contact avec les notaires. On est le banquier des notaires. Ils ont une obligation de dépôt de leurs fonds à la Caisse des dépôts, et le Banque des territoires c’est une branche de la Caisse des dépôts. C’est une journée où on leur montre qu’on est toujours à leurs côtés. Une façon de leur rappeler notre partenariat. De leur faire passer des messages. Aujourd’hui nous avons apporté de la documentation autour de la fraude dont peuvent être victimes les études de notaire, notamment en période de vacances, en les appelant à la vigilance. »

• Le succès du fabricant de logiciel Fichorga

Ce stand a connu un vif succès auprès des personnels des études de notaires. Une longue file d’attente a jalonné l’affiche de Fichorga, une entreprise qui propose un logiciel de rédaction d’actes, de comptabilité, et de ressources humaines. Karl Goffart, responsable commercial de la société nous explique : « Nous produisons un logiciel spécialement pour les études notariales. On fait partie des trois acteurs présents sur le marché. Une journée comme celle-là est très intéressante pour nous. Pas seulement commerciale. On rencontre les collaborateurs des études, et donc les utilisateurs du logiciel. Habituellement on rencontre les notaires en direct, là on échange avec les collaborateurs dont on mesure les attentes en matière de logiciel. Et on peut ainsi remonter ces informations à nos équipes de développement pour faire évoluer le logiciel. Fichorga est une entreprise familiale créée il y a 52 ans dans le Nord, mais nous disposons d’antennes dans tout le pays. On a 180 salariés. On a toujours travaillé que pour les notaires. Notre logiciel en est à sa troisième version. On a été les précurseurs de cette façon de travailler. Toutes les études ont désormais un logiciel. Ici on s’adapte aux spécificités comme le droit local. »

Bernard KRATZ