Moselle Attractivité a eu la bonne idée de donner un coup de projecteur sur la filière hôtellerie-restauration en Moselle, et ce avant d’accueillir la cérémonie du Guide Michelin à Metz le 31 mars prochain. La restauration fait bonne figure.
La Moselle compte 2009 établissements de restauration en 2023. Ils emploient au total 13 113 salariés, soit pour la Moselle le deuxième total parmi les départements de la Région Grand Est, derrière le Bas-Rhin. Ces données sont en hausse et traduisent un réel dynamisme de la filière. Parmi ces établissements, 81 sont aujourd’hui labellisés Qualité MOSL, un gage d’excellence qui reflète le savoir culinaire de la région. En Moselle, six restaurants tirent leur épingle du jeu, les étoilés du Guide Michelin, que l’on ne présente plus : le Toya à Faulquemont, l’Auberge Saint-Walfrid à Sarreguemines, Chez Michèle à Languimberg, L’Arnsbourg à Baerenthal, le K à Montenach et Le Quai des Saveurs à Hagondange. Loïc Villemin à la tête du Toya se distingue par l’obtention d’une étoile verte, récompensant son engagement en faveur d’une gastronomie durable. La dynamique est même plus large à l’échelle du Grand Est qui compte 49 tables étoilées en 2024 dont un restaurant 3 étoiles à Reims, l’Assiette Champenoise, huit restaurants deux étoiles (deux à Reims et 6 en Alsace) et quarante établissements 1 étoile, dont 6 en Moselle. Mieux, quelque 25 restaurants du Grand Est peuvent s’enorgueillir du Bib Gourmand du Michelin, valorisant une cuisine à prix accessible, dont un en Moselle. Cette cérémonie du Guide Michelin promet. « Elle marquera les esprits. J’observe une superbe dynamique car tous les acteurs publics de la profession et de la formation travaillent ensemble, main dans la main. Grâce au soutien des collectivités de la Destination Moselle, les 9 établissements d’enseignement mosellans de la filière sont inclus dans la préparation de cet événement. C’est essentiel pour nous » assure Christophe Thiriet, président de l’Union des métiers et de l’industrie de l’hôtellerie de Moselle (UMIH 57).
De belles perspectives
Moselle Attractivité porte ses projecteurs sur les années à venir. Elles s’annoncent riches sur le plan de la restauration et de l’hôtellerie sur le territoire mosellan. L’Hôtel Starck « La maison Heler » complexe 4 étoiles, ouvrira ses portes au mois de mars 2025 à Metz. La capitale mosellane devrait également accueillir à l’horizon 2028 un hôtel de luxe et un restaurant place de la Comédie. Quant au Domaine de la Klauss à Montenach, il s’engage dans une extension de son spa et du nombre de ses suites dont le nombre passe à 10. Un investissement de taille de près de 10 M€. Au sud de la Moselle, le Domaine de l’Éclaircie se prépare à ouvrir ses portes en juin 2025 à Lettenbach. Cet hôtel de standing, en lisière de forêt, offrira à ses hôtes une immersion totale dans la nature.
Côté restauration, après l’ouverture de Yozora au Centre Pompidou de Metz en juin 2024, Metz devrait accueillir un restaurant gastronomique place de Chambre, ainsi qu’un Food Court de 1000 m2 en plein centre-ville. De son côté le chef Stephan Schneider chef étoilé de l’Auberge Saint-Walfrid à Sarreguemines, travaille à la création dans son quartier de Welferding, d’une Halle Gourmande, tandis que la création d’un hôtel-restaurant dans l’ancien hôpital du XIXe siècle à Sarreguemines prend forme, la table du restaurant gastronomique sera une collaboration avec le Sarregueminois Matthieu Otto, candidat au Bocuse d’or et devrait voir le jour d’ici deux ans.
D’autres tables très en vue
Moselle Attractivité dans son tour de table, n’oublie pas d’autres chefs en particulier celui de la maison Dimofski à Woelfling-lès- Sarreguemines (Bib Gourmand au Guide Michelin) et celui des Soeurs Egloff de La Bonne Auberge de Stiring-Wendel pour leurs 5 trois toques au guide Gault et Millau 2024. Elle cite aussi les restaurants Terroir de Lorraine, la Maison Baci et El Theatris à Metz membres du collège culinaire de France ou encore Avec Amour à Terville près de Thionville pour ses deux macarons Écotable, le premier à avoir été labellisé dans la Région Grand Est.
La montée en qualité des vins AOC Moselle
Ils sont de plus en plus prisés et reconnus : les vins AOC de Moselle connaissent un succès grandissant. Et ce depuis l’obtention de l’AOC en 2011 qui a récompensé le travail et l’engagement des vignerons mosellans. Aujourd’hui 19 domaines participent à faire du vin mosellan une nouvelle référence à l’échelle nationale. À preuve, ces vins décrochent régulièrement des récompenses au salon de l’Agriculture. En 2024, trois vignerons ont obtenu des médailles d’or ou d’argent (Domaine Vicus de Vic-sur-Seille, Domaine Les Béliers d’Ancy et le Domaine Sontag de Contz-les-Bains). On les retrouve cités bon an mal an dans les éditions du Guide Hachette des vins, lequel célèbre en 2025 son 40e anniversaire. On connaît les historiques, Domaine Sontag, Château de Vaux des vignobles Molozay, le Domaine Vicus du jeune Victor Barbier 30 ans installé depuis deux ans à Vic-sur-Seille, voire de Claire Hamelin-Boyer installée à Contz-les-Bains. Les 80 hectares exploités de l’AOC Moselle se répartissent le long de la Route des vins de Moselle, entre le Pays Messin, le Pays des Trois-Frontières et le Saulnois.
Les vins, principalement blancs, sont issus de 8 cépages et la majorité des domaines sont entièrement couverts en bio. Ils sont régulièrement mis en valeur et promus au cœur des institutions culinaires par des orfèvres en la matière : Le Messin Thierry Corona, président de l’Association des sommeliers d’Europe, tout juste retraité, ou encore Thomas Vimbert, président de l’Association des sommeliers de Lorraine.
Un savoir-faire porté par les MOF
Véritables ambassadeurs de leur territoire, les Meilleurs Ouvriers de France (MOF) portent très haut la Moselle. Parmi les figures emblématiques de ces dernières années domine le chef étoilé Michel Roth (MOF et Bocuse d’Or en 1991), Romain Iltis (MOF 2015) chef sommelier du restaurant L’Arnsbourg du temps des 3 macarons Michelin sous la houlette de Jean-Georges Klein, ou encore Thierry Millet (MOF Maître d’hôtel du service des arts de la table en 2011) enseignant au lycée hôtelier Raymond Mondon de Metz. Un CFA qui propose d’ailleurs de nombreuses possibilités de formation en hôtellerie-restauration (Brevet Professionnel arts de la cuisine, CAP Cuisine, BP arts du service) et ce depuis 1975. La Moselle est aussi portée et reconnue par la qualité des formations délivrées. Frédéric Kaiser (MOF Maître d’hôtel 2011) est du reste passé par le fameux lycée hôtelier messin. Il est aujourd’hui directeur de la restauration au Bristol à Paris. Plus récemment le Messin Marc-Thomas Fefin est également devenu MOF Maître d’hôtel, du service et des arts de la table. C’était en 2018.
Une hôtellerie dynamique
La Moselle continue de renforcer son attractivité touristique comme en témoignent les 1,7 million de nuitées hôtelières enregistrées en 2023 soit une hausse de 2,3% par rapport à l’année précédente. Cette dynamique s’inscrit dans une stratégie de développement qui s’appuie sur une offre d’hébergement diversifiée de plus en plus complète. Avec 1392 campings, hôtels, locations et résidences touristiques, le territoire propose près de 45 000 lits générant 2315 emplois. La fréquentation d’hébergement touristique conforte la Moselle dans sa deuxième place de département touristique de la Région Grand Est, derrière le Bas-Rhin.
Autre statistique encourageante, le taux d’occupation des établissements a progressé de 10% en décembre par rapport à l’année précédente, tout comme l’afflux croissant de touristes venus d’Allemagne, de Belgique et des Pays-Bas. « C’est la stratégie de développement touristique par la Destination Moselle qui porte ses fruits » estime Christophe Thiriet, président de l’UMIH 57.
Cette réussite s’inscrit dans un contexte régional favorable, la Région Grand Est totalise 88 millions de nuitées touristiques en 2023, soutenues par une capacité d’accueil de 380 000 lits marchands dont 91 000 en hôtellerie.
La Moselle se distingue par la qualité de ses hébergements. Parmi eux le Domaine de la Klauss, établissement 5 étoiles, qui se démarque en ayant été sacré « Meilleur bar d’hôtel du monde » lors des Villégiature Awards, tout en figurant au sein du prestigieux réseau Relais & Châteaux aux côtés de la Villa Lalique de Wingen-sur-Moder et de L’Arnsbourg à Baerenthal.
Enfin, l’engagement de la Moselle dans le tourisme durable se concrétise avec dix établissements labellisés Clef Vertes.
Nous reviendrons dans un prochain article sur les premiers résultats de l’arrière-saison touristique 2024 en Moselle.