La 8e édition du sommet Choose France a atteint un record grâce à l’IA, Intelligence artificielle. Le 19 mai, à Versailles, Emmanuel Macron, président de la République, recevait quelque 200 chefs d’entreprises venus du monde entier pour cet événement destiné à attirer les investissements étrangers en France. Bilan de l’opération : 40,8 milliards d’euros d’investissement annoncés, largement au-dessus des montants des précédents sommets : 15 milliards d’euros en 2024 et 13 milliards en 2023.
En réalité, la moitié environ des sommes annoncées concernent des projets tournés vers l’IA. Ils avaient déjà été présentés en février dernier à Paris, lors du sommet de l’IA. Des investisseurs d’origines diverses sont à l’origine de ces projets, selon l’Élysée. Par exemple, Brookfield (Canada) prévoit des investissements à hauteur de 20 milliards d’euros dans le cadre d’un partenariat stratégique avec le gouvernement, sur le thème des infrastructures d’IA. Les travaux de réalisation du site pilote, E-Valley à Cambrai, devraient démarrer en 2026 (10 mds d’euros, quelque 4 000 emplois directs et indirects, à la clé). Accompli, le projet devrait constituer le plus grand cluster d’infrastructures d’IA en Europe (2030). MGX (Émirats arabes unis) avance un autre projet avec Bpifrance, la banque publique d’investissement, Mistral (IA) et Nvidia (processeurs graphiques) : il s’agit de développer en Île-de- France un campus IA ouvert, associant data centers, calcul de haute performance, éducation et recherche. Au total, 8,5 milliards d’euros devraient être investis d’ici 2028. Quant à l’américain Prologis, il a promis de consacrer 6,4 milliards d’euros à la construction de quatre data centers en région parisienne, et au développement d’espaces logistiques à Marseille, à Lyon et au Havre (Seine-Maritime).
Mode, métaux rares et défense
D’autres secteurs vont faire l’objet d’investissements, comme l’économie circulaire, la mode, la défense ou les terres rares. Ainsi, Less Common Metals limited, fabricant britannique spécialisé dans les métaux de terres rares et les systèmes d’alliages complexes, prévoit d’investir 110 millions d’euros dans une usine de production de métaux et d’alliages de terres rares légers et lourds. Une centaine d’emplois devraient être créés dans un site qui pourrait être développé à Lacq (Nouvelle-Aquitaine). Dans la défense, Tekever (Portugal), déjà implanté en France depuis 2024, s’apprête à ouvrir un site d’ingénierie et d’assemblage de drones en Occitanie. L’investissement estimé à 100 millions d’euros devrait générer une centaine d’emplois à horizon 2027. Dans le domaine de l’économie circulaire, CIRC, entreprise américaine spécialiste du recyclage chimique textile, a annoncé un investissement à hauteur de 450 millions d’euros. Sa première usine qui ouvrira à Saint-Avold (Moselle) créera 200 emplois directs et indirects d’ici 2028.
Dans un tout autre domaine, celui de la mode, Holding Moda ( Italie) va ouvrir un hub pour la mode créative à Aubervilliers. Il regroupera un showroom dédié aux savoir-faire, un atelier de prototypage en maroquinerie pour le secteur du luxe, un centre de formation, ainsi qu’un espace de R&D. Ce projet permettra la création de 30 emplois. L’objectif du projet est aussi de développer des alliances industrielles entre la France et l’Italie dans ce secteur.
Stop au devoir de vigilance
Au nom de la compétitivité, à Versailles, Emmanuel Macron, a demandé le retrait de la directive européenne CS3D Corporate Sustainability Due Diligence Directive. Celle-ci impose aux multinationales de respecter normes sociales et environnementales sur toute leur chaîne de fabrication.