Après les salutations d’usage du président à un public venu nombreux, Madame la procureure a tout d’abord rappelé l’importance de la dyarchie au sein du tribunal de Strasbourg. Elle a voulu également rendre un hommage appuyé à l’ensemble des fonctionnaires et des magistrats qui y travaillent.
Pour le Parquet, deux nouveaux magistrats remplacent 2 départs. Tout d’abord, Madame Alexandra Chaumet remplace Monsieur Chevrier comme procureure adjointe. Elle a débuté sa carrière à Colmar, avant d’exercer à Mulhouse et Besançon. Elle rejoint les trois autres procureurs adjoints dans l’équipe de pilotage du parquet. Elle est affectée au pôle des contentieux spécialisés.
Le second magistrat, Monsieur Félix Delaporte rejoint le parquet comme vice-procureur. Il a été tout d’abord substitut à Béthune puis juge des enfants à Lille. Il a ensuite rejoint la Cour européenne des droits de l’homme où il était juriste depuis 2020. Il est affecté au pôle de la criminalité organisée.
Tout en remerciant le procureur général, elle salue également l’arrivée d’un procureur placé en la personne de Monsieur Romain Hauswald.
Pour elle, les relations entre le Parquet et les professionnels sont excellentes que ce soit avec les avocats, les services d’enquête ainsi que tous les professionnels de la chaine judiciaire.
Comme le souligne Madame la procureure : « Cette audience de présentation révèle aussi l’incarnation de la justice : elle repose sur des femmes et des hommes avec leurs particularités, leur caractère, leurs convictions, leurs qualités et leurs défauts. C’est sans doute, à l’heure de l’intelligence artificielle, la grandeur de la Justice que cette humanité. » Mais au-delà des personnes, ce sont bien le respect des procédures et les exigences déontologiques qui garantissent leur impartialité.
Dans ce moment où Robert Badinter vient d’entrer au Panthéon, Madame Taron rappelle l’idéal de justice défendu par son « premier Garde des sceaux ». Que ce soit au parquet ou au siège, les magistrats sont attachés à la défense de l’état de droit et à leur rôle constitutionnel de garant de la liberté individuelle.
La responsabilité et l’importance du Parquet se jouent aussi dans les choix d’orientation des poursuites ; ces choix ayant des conséquences sur la suite des procédures.
Pour elle, « être magistrat du ministère public est un engagement de tous les instants, de jour comme de nuit au service de notre démocratie ». C’est bien cet engagement qui permettra de renforcer la confiance des populations envers la justice.
À la suite de Madame la procureure et comme nous l’écrivions plus haut, le président a souligné le mouvement favorable des mutations pour cette année avec pas moins de 13 magistrats au Siège. Ainsi sur les 70 postes, 1 seul poste est vacant, celui de juge du livre foncier. Mais il souligne que les effectifs actuels sont loin de suffire au regard de l’activité tant civile que pénale du tribunal.
Même si, sur le plan organisationnel, ces changements réguliers peuvent être source d’inquiétude pour les chefs de juridiction, ils sont surtout, à ses yeux, une source d’enrichissement de par la diversité des parcours des nouveaux magistrats. Il résume ainsi son propos : « une juridiction est avant tout une communauté. Une communauté riche des femmes et des hommes qui la composent. »
Après avoir rendu hommage au travail réalisé par les magistrats partis durant cet été, il s’est adressé aux nouveaux arrivants en leur rappelant qu’elle était pour lui sa vision de la justice.
À ses yeux, « la justice est une exigence qui nous oblige ». L’expérience, les compétences et la diversité des parcours des magistrats sont autant d’éléments qui doivent permettre de rendre une justice de qualité. Le magistrat n’est pas seulement un technicien du droit, il doit aussi « faire preuve de respect et d’humanité envers les justiciables sur la vie desquelles nos décisions influeront. »
Avant de présenter les nouveaux magistrats, il a tenu à souligner, comme l’a fait Madame la procureure, les bonnes relations que ce tribunal entretient avec le Barreau de Strasbourg et l’ensemble des professionnels.
Les nouveaux magistrats sont les suivants :
Madame Peggy Heinrich, après un premier poste comme juge d’instruction à Troyes, a occupé plusieurs fonctions différentes à Chalons en Champagne, Reims et Laon, Strasbourg et Colmar. Elle revient dans ce tribunal comme première vice-présidente chargée des fonctions de juge d’instruction. Elle sera en charge de la coordination des six cabinets composant le pôle de l’instruction.
Monsieur Jean-Baptiste Sauty, après avoir été juge au tribunal judiciaire de Beauvais puis de Saverne tant au civil qu’au pénal, est nommé vice-président à la 3e chambre civile, celle de la construction et des affaires de copropriété notamment, dont il prend la présidence.
Madame Michaela Weill a été tout d’abord avocate avant de passer le concours de l’École Nationale de la Magistrature (ENM). Elle a ensuite exercé comme substitut à Sarreguemines et puis juge d’instruction à Saverne avant d’être nommée à Strasbourg comme vice-présidente au pôle des affaires familiales.
Madame Héloïse Picard a entamé sa carrière de magistrate en 2012 comme juge placée à la cour d’appel de Besançon, avant d’être nommée juge d’instruction à Lille. Elle est nommée à Strasbourg juge des libertés et de la détention.
Madame Amandine Doat a été avocate spécialisée en droit de la propriété intellectuelle avant de rejoindre les directions juridiques de grands groupes. Elle intègre la magistrature par la voie du concours complémentaire et occupe tout d’abord un poste de substitut du procureur à Mulhouse. Elle est nommée au pôle commercial, en charge plus spécialement du contentieux.
Madame Maud Chennevière a démarré sa carrière comme juge placée auprès de la première présidence de la cour d’appel de Colmar, avant d’être nommée juge des enfants au tribunal judiciaire de Strasbourg. Elle occupe désormais le poste de vice-présidente chargée des fonctions de juge des contentieux de la protection au tribunal de proximité de Haguenau.
Madame Célia Hoffstetter a exercé tout d’abord comme juriste assistante au pôle civil, commercial puis social au tribunal de Strasbourg. Après l’ENM, elle a été nommée juge de l’application des peines au tribunal judiciaire de Sarreguemines où elle a eu également d’autres attributions. Elle est nommée juge à la chambre de la construction.
Monsieur Matthieu Ghnassia, après avoir occupé le poste de juge de l’application des peines à Vesoul, a été nommé à Paris à la tête d’un cabinet de juges aux affaires familiales. À Strasbourg, il continuera à exercer ces mêmes fonctions au sein du pôle de la famille.
Monsieur Mathieu Muller a travaillé dans la fonction publique territoriale. Il est également maire d’une commune de Lorraine. À l’issue de sa scolarité à l’ENM, il a été nommé juge aux affaires familiales à Nancy. Il occupe depuis septembre le poste de juge des contentieux de la protection à la chambre de proximité de Strasbourg où il a en charge un cabinet de juge des tutelles.
Madame Camille Gatineau a été tout d’abord assistante de justice à Rennes puis juriste auprès de l’association France Victime. Après l’ENM, elle est nommée substitut du procureur à Amiens en charge du contentieux routier puis de la criminalité organisée. Elle est nommée à Strasbourg comme juge des enfants.
Monsieur Michael Da Lozzo, après sa scolarité à l’ENM, a occupé les fonctions de juge placé auprès de la première présidence de la cour d’appel de Besançon, puis de Reims. Après un passage au tribunal judiciaire de Cayenne comme juge des contentieux de la protection puis juge des enfants, il intègre Strasbourg comme juge affecté au pôle pénal où il préside notamment des audiences correctionnelles à juge unique ainsi que la commission d’indemnisation des victimes d’infractions, en alternance avec une autre collègue.
Madame Catherine Morawska, après des études de droit à Metz et des études au Luxembourg en contentieux communautaire, elle démarre sa carrière au sein d’une étude notariale puis devient greffière à Puteaux puis à Metz en qualité de directrice de greffe adjointe. Elle est ensuite directrice de greffe du conseil des prud’hommes de Metz. Elle est nommée juge du livre foncier à Haguenau.
Il est heureux également d’accueillir comme magistrat honoraire Monsieur Pierre Wagner, ancien président du tribunal judiciaire de Metz. À Strasbourg, il a des fonctions juridictionnelles et préside des audiences de règlement amiable. Le président a souhaité « le remercier sincèrement pour son investissement, sa disponibilité, ses grandes qualités professionnelles et humaines qu’il continue de mettre au service du judiciaire. ».
À la suite de Madame la procureure, Monsieur Philippe Babo a bien entendu salué l’arrivée des 2 magistrats du Parquet.
Avant de clore son discours, le président a rappelé l’importance des personnels de greffe « indispensables au bon fonctionnement des services et à l’activité juridictionnelle. Sans leur travail, celui du magistrat, celui des magistrats est vain. » Dans ce cadre, il a salué la nomination de trois cadres greffiers Mesdames Baeumlin, Nuvoli et Lamartina, ainsi que de quatorze greffiers, neuf adjoints administratifs et trois secrétaires administratifs.
Cette audience a été suivie de la remise par Monsieur le directeur de greffe Yannick Labeauvie, de la médaille d’honneur des services judiciaires à Monsieur Gabriel Frick, greffier à la cour d’assise du Bas- Rhin depuis de nombreuses années.