Après deux années de COVID, qui ont aussi coïncidé avec le chantier de démolition et de reconstruction de l’ancien Parc des Expositions du Wacken, la Foire Européenne renoue, en cette fin d’été, avec le lustre d’antan et espère redevenir le vrai marqueur de la rentrée économique strasbourgeoise et alsacienne. Finis les masques – sauf si on y tient –, le pass sanitaire et les chapiteaux provisoires : la 90ème Foire Européenne de Strasbourg a été inaugurée, ce vendredi 2 septembre, en même temps que le nouveau Parc des Expositions (PEX) qui l’accueille désormais. Sans bling bling, mais avec une réelle confiance dans l’avenir du lieu et de l’évènement, les discours se sont pour la première fois tenus en extérieur, devant l’entrée principale du nouveau PEX, comme pour mieux pouvoir admirer le mariage élégant et élancé du bois, du verre et de l’acier qui constituent la structure du nouveau Parc.
Accélérer les alternatives
Bien sûr l’optimisme n’est pas béat et les intervenants n’ont pas manqué de rappeler que cette inauguration s’est déroulée dans un contexte de grande incertitude sur l’avenir pour ne pas parler d’inquiétude : guerre en Ukraine, hausse vertigineuse des prix de l’énergie, pertes de pouvoir d’achat et changement climatique souligné par l’été catastrophique que l’Europe vient de connaitre. « Nos modes de vie actuels se révèlent insoutenables, a résumé la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian. Les temps à venir seront sobres. Nous avons le pouvoir de nous réinventer. »
« Nous devons accélérer les alternatives, poursuit Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg. Nous devons inscrire la sobriété dans toutes nos activités par des réponses réelles et ambitieuses et la mise en œuvre d’une politique bas carbone. Nous devons tous faire front : entreprises, salariés, institutions. » Et de mettre en avant le plan d’investissement public lancé par l’EMS dans les secteurs des mobilités, de la transition énergétique et de l’habitat durable.
Et bien sûr le nouveau PEX correspond parfaitement à ces exigences et urgences environnementales. « Isolation renforcée des façades, ventilation naturelle, géothermie… nous avons divisé par deux les besoins de chauffage du Parc », se félicite Christophe Caillaud-Joos, directeur général de Strasbourg Events.
L’écologie au coeur de la ville
Le nouveau PEX se caractérise par deux choix forts. L’installation au coeur – ou presque – de Strasbourg et ses engagements résolus en faveur de l’environnement. On se souvient qu’il y a quelques années, d’aucun s’était interrogé pour un déménagement en dehors de la ville. Finalement Robert Hermann, alors président de l’EMS, et Roland Ries, maire de Strasbourg, avaient opté pour un saut de puce : le nouveau PEX serait construit de l’autre côté du Palais de la Musique et des Congrès, le long des rives bucoliques de l’Aar. Cette position centrale, assez rare en France et en Europe, parfaitement accessible grâce aux transports en commun et aux liaisons routières est particulièrement appréciée des publics.
Du côté de la réponse aux enjeux écologique, le nouveau PEX conçu par le Japonais Kengo Kuma, coche quasiment toutes les cases : raccordement au réseau de chaleur local en biomasse, ventilation naturelle nocturne, rafraichissement par géocooling par pompage de la nappe phréatique, récupération des eaux de pluie, installation de 5 000 m² de panneaux photovoltaïques…
« Porteur d’une ambition écologique, économique, esthétique et urbanistique, le nouvel équipement devrait permettre d’accueillir plus de 30 % de manifestations supplémentaires à l’horizon 2025, pronostique Olivier Ginon, Président de GL Events, actionnaire à 42 % de Strasbourg Events. Cela bénéficiera à toute une filière sur le territoire et tout un écosystème de TPE et PME. »
Le PEX en chiffres
Budget : 120 M €
6 halls
74 000 m² de surface
7 000 m² de surface d’exposition sur le parvis extérieur
1 nef de 12 m de hauteur
3 auditoriums
5 000 couverts de restauration
900 places de parking en 2023
Jean De MISCAULT