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Grand Est Paru le 27 septembre 2022
AGROALIMENTAIRE

ARIA ALSACE : défis conjoncturels et structurels pour le nouveau Conseil d’Administration

Les Industries Agro-Alimentaires d’Alsace font face à une situation sans précédent. Manger et se chauffer seront des actes prioritaires !

de gauche à droite : Edouard Haag (président de Brasserie Meteor), Sébastien Muller (président de l’ARIA d’Alsace et dirigeant de Maison Le Pic), Claudine Frey-Roposte (présidente de Feyel & Artzner) et Alain Trautmann (dirigeant d’Alélor).

 

L’ARIA Alsace (Association Régionale des Industries Alimentaires) a mis à profit la période estivale pour préparer cette rentrée résolument mouvementée. Ainsi, à l’occasion d’une Assemblée Générale Extraordinaire, le mardi 6 septembre, l’ARIA Alsace a élargit son Conseil d’Administration, portant à 24 le nombre d’industries représentatives. Nouvellement constitué, ce dernier a également entériné la constitution d’un nouveau bureau pour accompagner les actions et multiples initiatives du collectif. Car l’ensemble de la filière agroalimentaire devra relever de nombreux défis conjoncturels et structurels.

Nouveau Conseil d’Administration et nouveau Bureau

L’élection de Sébastien Muller (de la Maison Le Pic) à la présidence de l’ARIA Alsace, le 20 mai dernier, a impulsé un véritable changement dans l’organisation de cette association.

Désormais, ce sont plus d’une vingtaine d’entreprises du tertiaire qui représentent la profession, ainsi que près de 120 adhérents. C’est également la première fois que le Conseil d’Administration de l’ARIA Alsace fédère quatre principaux brasseurs d’Alsace

(Brasseries Licorne, Meteor, Kronenbourg et Heineken). Pour ren-forcer sa cohésion et optimiser son fonctionnement, l’ARIA Alsace s’est également organisée autour de 8 commissions de travail : RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), export, achats, GMS (Grandes et Moyennes Surfaces), RHF (Restauration Hors Foyer), les Escales Alsaciennes, la Marque « Savourez l’Alsace », et la commission Communication. La constitution de cette nou-velle équipe dynamique se définie également par une belle parité Homme/Femme et Bas-Rhin/Haut-Rhin. Liste des membre du Conseil d’Administration et du Bureau de fonctionnement : voir encarts. L’ARIA Alsace, plus déterminée que jamais ! Cette rentrée est aussi l’occasion d’aborder les enjeux majeurs et les premières tendances de la filière agroalimentaire. Guidée par une dynamique forte, l’ARIA Alsace se met en action, rappelle les fondamentaux de l’organisation professionnelle, et ses principales missions. Avec la création de nouvelles commis-sions stratégiques, des perspectives dynamiques s’annoncent. D’autant que la conjoncture se tend considérablement autour des professionnels du secteur : emploi et attractivité, sobriété énergétique, raréfaction des matières premières et industrielles, problèmes d’approvisionnements,… plus que jamais, les Industries Agro- Alimentaires d’Alsace (IAA) font face à une situation sans précédent.

Les projets du nouveau Conseil d’Administration se veulent ambitieux

Tout d’abord, représenter et fédérer les différents secteurs de l’agro-alimentaire : l’ARIA Alsace se veut un portail de ressources et de soutien en cas de crise pour les IAA alsaciennes sur le plan local, régional et national.

Ensuite, rassembler : l’association tient à favoriser les échanges entre pairs, à étendre et à consolider son réseau de professionnels, source de contacts et de partage d’expérience.

L’ARIA Alsace souhaite également poursuivre et intensifier ses actions collectives pour la promotion des produits alsaciens, autour des marques alimentaires « Savourez l’Alsace » et « Savourez l’Alsace – Produits du terroir », notamment à l’export.

Dans le cadre du développement des compétences, l’association professionnelle se doit également d’être un catalyseur et une plate-forme de nouvelles ressources pour les entreprises, en matière de RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), d’innovation, de logistique, d’attractivité et de développement commercial.

Générer des retombées économiques est également un enjeu incontournable dans le contexte actuel. De fait, l’ARIA Alsace tient à favoriser des économies d’échelles et à préserver les trésoreries, par le biais d’achats groupés, des tarifs privilégiés et négociés auprès de fournisseurs.

Un renouveau et du dynamisme face à une situation critique

« Aujourd’hui, l’industrie alimentaire est prête à relever les nombreux défis actuels, martèle Sébastien Muller, président de l’ARIA Alsace. On parle beaucoup de souveraineté alimentaire, mais il existe de nombreuses problématiques : les difficultés d’approvisionnement de l’agroalimentaire, du conditionnement, mais aussi de l’énergie. Actuellement, nous échangeons avec les fournisseurs d’énergie, afin de trouver des solutions pour répondre à l’injonction du gouvernement nous demandant de réduire notre consommation de 10 %. Mais il faut souligner que nous n’avions pas attendu cette demande de l’État pour réaliser, ces dernières années, des investissements

permettant de réduire nos consommations énergétiques. De fait, nous espérons que les entreprises qui ont déjà réalisé cet effort de réduction énergétique, ne seront pas stigmatisées et obligées de procéder à une nouvelle réduction de leur consommation. Nous attendons une reconnaissance et une prise en compte par le gouvernement de ces entreprises innovatrices, afin qu’elle ne soient pas sanctionnées !».

L’ARIA Alsace devra mener d’autres combats

L’association professionnelle aura de nombreux dossiers à traiter, et notamment celui de la pénurie de main-d’oeuvre.

Sébastien Muller souligne : « L’agro-alimentaire est le 1er secteur économique en France, et nous souhaitons maintenir ce niveau. Pour cela, il faut que l’on puisse vendre au juste prix, en toute transparence, afin de maintenir ces entreprises dans le cadre de cette souveraineté alimentaire. Il nous faut trouver des solutions, et cela ne peut se faire que collectivement. Nous avons une volonté d’innovation et de développement des filières alsaciennes lorsque cela est possible ».

Une économie en danger

« Nous accusons des hausses de prix du marché parfois multipliées par dix, précise le président de l’ARIA Alsace. C’est maintenant que les entreprises ont besoin d’évoluer et de se moderniser pour s’adapter à cette nouvelle conjoncture économique. Il y a un besoin immédiat de soutien financier. Notre volonté est d’arriver à passer ce « mur » qui se profile devant nous, lié au surcoût de l’énergie, des matières premières et de la main d’oeuvre. Une aide de l’État est indispensable immédiatement ! Certes, il existe l’aide Energo, mise en place par l’État au printemps, mais elle très complexe à mettre en oeuvre (Energo : association des institutions publiques et privées à grande consommation d’énergie. Elle aide à réduire sensiblement la consommation d’énergie et les coûts énergétiques des bâtiments). Et l’effort de baisse de la consommation d’énergie de 10 %, demandée par le gouvernement est difficile à mettre en place, même si l’ADEME nous apporte une aide. Il nous reste une petite marge de manoeuvre nous permettant encore d’inciter les entreprises à instaurer les bonnes pratiques, et peut-être également à investir pour développer la production d’énergie renouvelable. L’industrie alimentaire souhaite faire de grandes choses, mais il faut de l’aide ! »

« L’État doit aider les productions prioritaires ! »

Sur un ton alarmiste, Sébastien Muller poursuit : « Une étude va être réalisée par l’ARIA Alsace, pour obtenir un retour précis et chiffré des efforts de réduction énergétique qui ont déjà été réalisés par les entreprises, afin de déterminer les actions qui restent encore à mettre en oeuvre.

Cette étude permettra également d’évaluer les hausses de prix de production, qui seront inévitables. Puis ces éléments seront remontés aux pouvoirs publics. Il faut que nous soyons très rapide, car le « mur » de ces nouvelles difficultés arrive rapidement ! Ensuite, il faudra que nous puissions compter sur une aide rapide de l’État. Car les conséquences de l’augmentation du coût de l’énergie, et des coupures d’électricité ne seront pas sans incidence sur la production. Cela pourra même devenir très problématique, si cela impacte les chaînes de production qui ne pourront plus continuer à tourner normalement. Car l’arrêt de la chaîne peut se faire à tous les niveaux : des producteurs qui ne pourront plus nous approvisionner régulièrement, des fournisseurs de produit d’emballage qui ne seront plus en mesure de nous fournir bloquant ainsi le conditionnement de fin de chaîne. Ce qui, inexorablement, limitera l’approvisionnement aux consommateurs ».

C’est une période qui demande beaucoup d’énergie et de résilience

Actuellement, les chefs d’entreprise se questionnent sur la bonne stratégie à adopter, et se demandent comment s’en sortir. Beaucoup de questions sont ouvertes à ce jour : les entreprises de l’agro-alimentaire doivent-elles faire des achats d’investissement et/ou d’énergie individuellement, ou se regrouper pour des achats en commun ? Faut-il programmer une fermeture de l’entreprise et arrêter la production pendant cette période tendue ? Même si cette alternative n’est pas encore décidée pour l’instant, elle commence à être envisagée. Car, selon Sébastien Muller, au vu des fluctuations des tarifs aujourd’hui, les marges ne sont pas suffisantes pour absorber une nouvelle crise économique, après celle liée à la pandémie du Covid.

« Cette période est vécue comme une succession d’événements : on nous annonce un « mur » de difficultés devant nous, mais c’est peut-être un « immeuble » qui nous attend ! Mais on va s’adapter. La production alimentaire sera prioritaire, espère le président de l’ARIA Alsace ».

 

 

À propos de l’ARIA Alsace

L’ARIA Alsace défend depuis bientôt 3 décennies les intérêts des entreprises alimentaires du territoire, et fédère les producteurs et industriels alsaciens. En partenariat avec Alsace Qualité et l’ADIRA, l’organisation professionnelle assure, au travers des marques alimentaires « Savourez l’Alsace » et « Savourez l’Alsace – Produits du terroir », la promotion du savoir-faire et des produits régionaux, tant en proximité locale, qu’au plan national et international. Fondée en 1994, l’ARIA se fait ainsi le porte-parole de la profession et se porte garante des intérêts économiques, industriels et commerciaux des industries alimentaires d’Alsace (IAA). L’association professionnelle assure également la représentation des acteurs de la filière auprès des pouvoirs publics, des administrations et instances territoriales. Présidée par Sébastien Muller depuis mai 2022, l’ARIA Alsace constitue le représentant légitime de la seconde économie du territoire, pourvoyeurs d’emplois.

Composition du nouveau Comité d’administration de l’ARIA Alsace

Alain Trautmann (Alélor), Hervé Massot (Alsace lait), Céline Albisser (Biscuiterie Albisser), Dominique Baudendiestel (Brasserie Licorne), Edouard Haag (Brasserie Météor), Emmanuel Goetz (Bretzel Burgard sas), Nicolas Schulé (Café Sati sa), Eric Colin (Colin – Palc), Claudine Roposte (Feyel & Artzner), Steve Risch (Fortwenger), Philippe Heimburger (Heimburger sas), Céline Nicora (Kronenbourg sas), Valérie Siegler (Les grandes sources de Wattwiller), Sébastien Muller ( Maison Le Pic), Hédi Hichri (Mars Wrigley Confectionery France), Philippe Higy (Melfor), Daniel Muller ( Metzger Muller sa), Isabelle Heumann (Paul Heumann sa), Laurence Cahen (Pierre Schmidt), François De Bretagne (Salpa), Jacques Sérillon (Sem Sources de Soultzmatt), Jérôme Marienne (Valfleuri), Bertrand Dufour (Wolfberger)

Composition du nouveau bureau de fonctionnement, pour une durée de 3 ans

– Sébastien Muller : président

– Edouard Haag : vice-président

– Claudine Roposte : vice-présidente

– Laurence Cahen : vice-présidente

– Alain Trautmann : trésorier

– Céline Albisser : secrétaire

CH. BE