Grand Est Paru le 27 janvier 2023
CONSEIL RÉGIONAL

Franck Leroy succède à Jean Rottner

Sans surprise, le 13 janvier dernier lors de la session du Conseil régional à Metz, Franck Leroy a été élu président de la région Grand Est où il succède à Jean Rottner qui avait démissionné de tous ses mandats avant Noël. Le maire d’Épernay l’a emporté aisément face à son opposant Laurent Jacobelli. Présentation du nouveau président de Région et son premier discours devant l’assemblée régionale.

© Michel Jolyot

Journée particulière au conseil régional en ce vendredi 13 janvier à Metz. Sous la présidence de Jean-Louis Masson, doyen des conseillers régionaux et d’Irène Weiss, la plus jeune élue, s’est déroulée l’élection du nouveau président de la Région. Franck Leroy, premier vice-président et successeur désigné de Jean Rottner, est le candidat de la majorité sortante. Il est opposé à Laurent Jacobelli, candidat du Rassemblement National. Le résultat était attendu. Franck Leroy l’emporte avec 94 voix contre 34 à son adversaire. C’est le bon moment pour faire un peu mieux connaissance avec celui qui va tenir les rênes de la Région jusqu’en 2028. Alors qui est Franck Leroy ?

Originaire des Hauts-de-France

Le nouveau président de Région est Ch’ti. Il est natif de Boulogne-sur-Mer où il a vu le jour le 12 janvier 1963. Il accède ainsi à la plus haute fonction régionale au lendemain de son 60e anniversaire. Il est marié et père de trois enfants. Son parcours professionnel l’a mené à la fonction d’avocat en 2008. Titulaire d’une maîtrise de droit à Lille II et d’un DESS, Administration et Droit Public à Paris I, il a intégré l’Institut des études politiques de Paris en section politique économique et sociale. Mais c’est surtout son cheminement politique qui retient l’attention. De fait dès 1983 il met le pied à l’étrier et devient assistant parlementaire auprès de Henry Elby, sénateur du Pas-de-Calais. Il le sera pendant trois ans. En 1987, il embraye sur un poste de chargé de mission auprès du directeur général des services de la région Champagne-Ardenne, plus particulièrement chargé du contentieux administratif et du service des assemblées. C’est un rapprochement décisif avec sa région d’adoption. De 1990 à 1995, il devient directeur de cabinet de Bernard Stasi, à la mairie d’Épernay. L’ancien ministre centriste, maire Épernay, député de la Marne puis député européen sera un peu son mentor en politique. S’il devient de 1996 à 2000, directeur de cabinet de François Baroin, ancien ministre et député de l’Aube, à la mairie de Troyes, c’est bien à Epernay qu’il met sa carrière politique sur orbite en devenant maire en 2000 après avoir il est vrai occupé les fonctions d’adjoint de Bernard Stasi de 1995 à 2000, en charge de l’urbanisme et des finances.

Ancrage réussi

Franck Leroy sera également à la tête des intercommunalités avec en point d’orgue la présidence de la Communauté d’agglomération Epernay Agglo Champagne depuis 2017. En parallèle, il devient aussi président de l’Association des maires et présidents d’intercommunalités de la Marne. C’est dire son ancrage réussi dans cette région. On peut aussi se faire une idée de son goût de la chose publique et de ses compétences à la lecture des rapports qu’il a rendus notamment sur le thème d’une Valorisation du tourisme français en Europe remis en 1995 au Ministre de l’Équipement, des Transports et du Tourisme et de la Place des Entreprises publiques dans l’aménagement du territoire, remis au ministère en 1994. Et lors de son mandat de maire, il a fortement contribué à l’essor touristique de sa ville en améliorant espaces urbains, mobilité et paysage.

Son premier discours

Il revient alors au nouvel élu de prononcer son premier discours de président de la région Grand Est. Il ne manque pas de relever « l’immense honneur d’accéder à cette fonction. » Il pense à cet instant, en ce vendredi 13 janvier 2023 « à ce 1er juillet 1987, date à laquelle je signais mon premier contrat de travail au sein des services de la Région Champagne-Ardenne. J’avais alors 24 ans et les Régions émergeaient tout juste dans le paysage institutionnel. » Son élection lui impose naturellement de renoncer à ses fonctions de maire d’Épernay, mandat qu’il exerçait depuis 23 ans. « Quand on est maire de sa commune, quand on sait la particularité du lien qui se crée avec nos administrés, on ne quitte pas cette fonction sans émotion. »

Il revient ensuite sur l’enchaînement soudain des événements en cette fin 2022. « Il y a quelques semaines encore, personne ne pouvait m’imaginer à cette place tant mon prédécesseur Jean Rottner était investi dans ses responsabilités. Son départ a été abondamment commenté, salué par les uns, critiqué par les autres. »

L’hommage à Jean Rottner

Franck Leroy devient alors plus solennel pour exprimer son sentiment profond et sincère. « Parce que j’ai travaillé à ses côtés depuis 18 mois, parce que comme d’autres ici, j’ai été l’un de ses vice-présidents, je voudrais à titre personnel, souligner le travail qui a été le sien pendant 5 années. Cinq années qui n’ont pas été, selon le nouvel élu, un long fleuve tranquille. « Au cours de cette période il s’est illustré à maintes reprises. » Il revient sur l’épisode marquant du mandat de Jean Rottner, la crise du covid 19 au cours de laquelle le président de la Région « est apparu comme le lanceur d’alerte. Son engagement a été total, son témoignage marquant et ses initiatives saluées par tous, au-delà des limites de notre région. » Il met en avant sa réactivité sur le plan économique pendant la crise sanitaire avec la création des fonds « Résistance » destinés aux acteurs économiques et aux associations. « Il s’est révélé salvateur pour de nombreuses activités subitement mises à l’arrêt. » Il en tire le constat que cette crise « a conduit à un rapprochement sans précédent entre l’État et la Région. Dans le Grand Est, le président Rottner et Mme la préfète de Région considéraient qu’un tel cataclysme appelait des réponses fortes et inédites. » Il cite encore le Business Act Grand Est et sa démarche originale « pour créer les conditions d’un rebond économique (…) »

« Une collectivité porteuse de projets »

Pour Franck Leroy cette crise sanitaire a fait naître « une relation de confiance, un lien unique entre l’État et la Région. » Il en veut pour preuve la réalisation des Pactes territoriaux pour la Relance et la Transition énergétique. Jean Rottner a selon lui tenu la barre de la Région jusqu’au dernier jour de son mandat et « assumé ses fonctions « avec énergie, détermination et cette capacité d’entraînement si particulière qui le caractérisait. » En tout cas il ne fait aucun doute pour le nouveau président que Jean Rottner « nous laisse une collectivité qui s’affirme chaque jour davantage, porteuse de projets ambitieux dans nombre de domaines et disposant de capacités d’investissement incomparablement supérieures à ce qu’elles étaient lors de la fusion de nos trois anciennes régions. » Assurément le nouvel élu compte bien assumer et défendre l’action de son prédécesseur.

« Un changement dans une forme de continuité »

Ne restait plus à Franck Leroy qu’à décliner les grandes lignes de son projet, l’esprit qu’il va insuffler à son mandat. Il entend être un président au service de tous les habitants du Grand Est. Pour lui « le changement qui intervient aujourd’hui s’inscrit dans une forme de continuité. » On ne détaillera pas son projet mais on retiendra tout de même au détour d’une phrase ou deux, la détermination du nouveau président à ne pas revenir sur la question du périmètre de la région « qui n’est plus un sujet et que rétrécir notre horizon serait pour tous une régression. » Il appelle « à être exemplaire en matière de transition écologique et à opter pour des mesures fortes (…) ». Il n’esquive pas l’urgence de la crise énergétique et propose à la prochaine commission permanente « un train de mesures destinées à répondre aux difficultés vécues sur le terrain. » Difficultés vécues par de nombreuses professions, des entreprises, mais aussi les ménages. Il n’oublie pas les territoires ruraux.

Pour finir, il formule un appel aux élus régionaux. « Au moment où nous vivons une période de crise et d’incertitudes, nous devons plus que jamais répondre à l’attente de nos concitoyens. » Il réaffirme qu’il sera « à vos côtés, déterminé à conforter les acquis de la région, mobilisé pour accompagner les ambitions que portent nos territoires, convaincu que les transitions qu’il nous faut engager sont porteuses de bien-être collectif, d’espoir et d’opportunités pour la jeunesse du Grand Est. » Et il conclut avec force : « N’ayons pas peur de l’avenir. Soyons à la fois audacieux et réalistes ! Et sans plus attendre remettons-nous au travail. »

Les 15 vice-présidents

- 1ère vice-présidence : Valérie Debord

- 2e vice-présidence : Claude Sturni

- 3e vice-présidence : François Grosdidier

- 4e vice-présidence : Christèle Willer

- 5e vice-présidence : Marc Sebeyran

- 6e vice-présidence : Brigitte Torlotting

- 7e vice-présidence : Philippe Mangin

- 8e vice-présidence : Denis Buhl

- 9e vice-présidence : François Werner

- 10e vice-présidence : Nadège Hornbeck

- 11e vice-présidence : Marie-Gabrielle Chevillon

- 12e vice-présidence Thibaud Philipps

- 13e vice-présidence : Elisabeth Del Genini

- 14e vice-présidence : Béatrice Moreau

- 15e vice-présidence : Guillaume Maréchal

Bernard KRATZ