Grand Est Paru le 26 mai 2023
TRANSPORTS

LIGNE METZ-NANCY-LYON : la Région apporte des solutions

En avril Thibaud Philipps, vice-président de la Région Grand Est et délégué aux infrastructures et mobilités durables, et David Valence, président de la Commission Transports et déplacements et infrastructures, ont participé à une réunion de travail sous l’égide de la préfecture de Région, autour de la reprise des dessertes ferroviaires entre la Lorraine et le Sud de la France.

L'unanimité en Lorraine

Cette réunion organisée avec la SNCF, les services de l’État, les collectivités et les représentants des usagers du train avait pour sujet la question de la liaison ferroviaire Lorraine vers le Sud, autrement dit entre Metz-Nancy et Lyon. Une question récurrente, car aujourd’hui il est impossible de rejoindre Lyon depuis Nancy sans changement de train. De fait, cette ligne Nancy-Lyon-Marseille est suspendue depuis 2018. Une fermeture annoncée comme provisoire mais qui dure. En cause, l’aménagement en cours de la gare de Lyon Part-Dieu.

Lors de cette réunion les élus ont rappelé toute l’importance pour le territoire de bénéficier d’une ouverture vers le Sud. Ils ont appelé à la création, dès la fin de l’année prochaine d’une ligne intercités de Train d’équilibre du territoire (TET), financée par l’État.

La Région, pour répondre au manque de matériel roulant, propose de mettre à disposition des rames Régiolis qui seront livrées au cours de l’année 2024 et ce jusqu’au lancement des dessertes transfrontalières pour lesquelles elles sont prévues. Cette solution permettrait au territoire de bénéficier d’une offre ferroviaire dans des délais acceptables. Avant 2018 deux allers-retours TGV quotidiens Il faut rappeler que jusqu’en 2018, deux allers-retours TGV quotidiens reliaient la Lorraine au Sud de la France. Seuls accès directs vers le Sud, ces liaisons devaient, après plusieurs phases de travaux sur le noeud ferroviaire lyonnais, reprendre du service pour garantir aux habitants du Grand Est, une offre de transport optimale.

Afin de réduire l’impact de ces suppressions pour la mobilité du territoire, la Région a repris à son compte, en 2019, la liaison entre Nancy et Dijon via Toul, Neufchâteau, Culmont-Chalindrey et Is-sur-Tille, avec une fréquence de deux allers-retours par jour. Une liaison assurée par du matériel régional et financée en totalité par la Région. Elle permettait d’assurer une correspondance en gare de Dijon avec les TGV vers Montpellier, Lyon et Marseille et ce dans l’attente d’un retour d’une desserte ferroviaire directe en Lorraine.

Vers le bout du tunnel

Alors qu’aujourd’hui on peut rejoindre Lyon sans descendre du train, mais en passant par Strasbourg, toutes les autres liaisons nécessitent deux à trois changements. L’insistance des élus lorrains, dont les maires de Metz et de Nancy, est-elle en train de payer ? Toujours est-il que le ministre chargé des Transports, Clément Beaune, a choisi de répondre positivement à leur revendication : le dossier est à nouveau sur la table. Mieux, la table ronde du 13 avril dernier a débouché sur un calendrier encourageant. La date de réouverture est annoncée pour fin 2024. Selon le maire de Nancy, Mathieu Klein, qui s’est exprimé dans les colonnes du Républicain Lorrain « L’État et la SNCF annoncent une remise en service de la ligne de deux allers-retours quotidiens Metz-Nancy-Lyon en moins de 4h30 à partir de décembre 2024. »

Nuance importante, le matériel roulant sera apporté dans un premier temps par la Région, comme cette dernière l’avait préconisé. Ce seront bien les rames de TER initialement destinées aux lignes transfrontalières. Certes les élus auraient préféré une issue plus rapide et non ce délai jusqu’à la fin de l’année prochaine. Cette solution apportée par la Région ne sera que transitoire, d’une durée d’un an. En attendant la création de ce TET, Train d’équilibre du territoire, celui-là financé par l’État. C’est l’occasion de rappeler la vocation de ce TET : c’est une liaison ferroviaire destinée à désenclaver une région, même s’il elle n’est pas rentable en termes commerciaux.

En attendant une interconnexion

Toutefois la création de ce TET ne peut constituer pour les élus lorrains la solution définitive. Le transport ferroviaire en Lorraine passe bien à long terme, certes, « par l’interconnexion des réseaux de LGV. Entre la LGV Est et la LGV Rhin-Rhône, entre Belfort et Montbéliard. » estime le maire de Nancy. Il reste donc un tronçon à réaliser afin d’interconnecter les lignes à grande vitesse.

Une ambition que les élus lorrains ont rappelé avec force le vendredi 5 mai. À cette occasion, une centaine d’élus lorrains se sont rassemblés devant la gare de Nancy. Parmi eux, les principaux militants d’un rétablissement de trains directs vers le Sud : les maires de Nancy, Mathieu Klein et de Metz, François Grosdidier, mais aussi d’Épinal, Patrick Nardin, ont reçu le renfort de Franck Leroy, le président de la Région Grand Est. Ce dernier a clairement affirmé « que le corridor qu’est le sillon lorrain ne peut pas rester un cul de sac ferroviaire ». Surtout à l’heure de la transition écologique. Nos élus ont déployé pour l’occasion une banderole qui revendique haut et fort le retour de ces dessertes vers le Sud. « La Lorraine exige le retour des dessertes ferroviaires Sud ! »

Il y a bien longtemps que l’on n’avait pas connu une telle unanimité en Lorraine.

Bernard KRATZ