Au coeur de Nextmed, qui se présente comme le premier campus européen de technologie en santé, l’ancienne clinique ORL est devenue eXplora. Depuis la fin 2022, quinze entreprises ou start-up des technologies médicales s’y sont installées. « Nous sommes ici dans un écosystème rare, s’est félicité Alexandre Feltz, adjoint à la maire de Strasbourg, en charge de la santé publique et environnementale, lors de la cérémonie inaugurale du bâtiment réhabilité, le 5 juillet dernier. L’hôpital civil tout proche est un lieu du soin depuis le 12ème siècle. » Effectivement, si c’est bien ici qu’est née la médecine hospitalière strasbourgeoise, c’est aussi ici que se développe et s’invente la médecine du futur.
Une ville dans la ville
Ici, presqu’à l’ombre de la flèche de la cathédrale, le campus Nextmed regroupe les patients, les personnels de santé, les chercheurs et les entreprises qui inventent et mettent en oeuvre les solutions médicales de demain. Et la liste non exhaustive des institutions et entreprises présentes sur ce territoire d’une trentaine d’hectares a de quoi impressionner : le Nouvel Hôpital Civil et son service d’imagerie interventionnelle, premier du genre en Europe, le Centre de Recherche en Biomédecine de Strasbourg, l’IRCAD
et sa plus grande plateforme de robotique au monde, le Biocluster des Haras, l’IHU Institut de chirurgie guidé par l’image, le Groupe Européen de Recherche sur les Prothèses Appliquées aux Dispo-sitifs Médicaux (Gepromed), les facultés de médecine et de soins dentaires, le laboratoire ICube… 14 200 personnels soignants, 3 300 chercheurs, 5 000 étudiants, 400 entreprises… travaillent quotidiennement dans cette ville entièrement dédiée à la santé. Et donc, c’est au coeur de ce territoire, dans l’ancienne clinique ORL, qu’est né eXplora. L’ancien bâtiment datant du début du 20ème siècle a été entièrement rénové sous maîtrise d’ouvrage de la SERS et accueille aujourd’hui quinze entreprises et acteurs de l’innovation en santé et leurs 350 collaborateurs. L’Inserm prendra prochainement possession du grand espace magnifiquement amé-nagé sous les combles du bâtiment. Et ce n’est pas fini : d’ici l’été 2024, un espace de restauration et de rencontre sera inauguré dans l’ancien pavillon Blum, avant une ultérieure extension du bâtiment eXplora, devant accueillir des plateformes de prototypages et de développement de nouveaux dispositifs médicaux, et la construction de trois nouveaux bâtiments d’une superficie totale de 16 600 m².
Ils ont dit
Propos relevés lors de l’inauguration d’eXplora, le 4 juillet dernier :
Alexandre Feltz, adjoint à la maire de Strasbourg : « Nous devons tous nous mettre au niveau pour régler cette crise profonde de la santé, qui va durer encore au moins 10 ans. Nous devons inventer technologiquement mais aussi socialement pour répondre aux besoins de la population. »
Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg : « Nextmed est un vrai projet de territoire : 30 hectares, 10 000 salariés, 10 000 étudiants travaillent ensemble pour davantage de prévention, un meilleur suivi des patients et pour faire face aux pénuries de médicaments et de matériaux médicaux. »
Nicolas Matt, vice-président de la Collectivité Européenne d’Alsace : « eXplora est l’ambassade de l’intelligence et du savoir-faire alsacien dans les sciences de la santé. »
Franck Leroy, président de la Région Grand Est : « La santé fait partie des quatre grandes priorités que nous développons pour répondre aux attentes de la société. eXplora nous aidera à relever les défis du vieillissement, du cancer et du numérique médical… à moins que nous voulions confier notre santé à Google. »
Trois techmed au sein d’eXplora
Trois entreprises parmi les quinze acteurs présents dans le bâtiment eXplora.
toktokdoc. Contre les déserts médicaux et pour rapprocher le soin des patients, l’expert de la télémédecine accompagnée propose des téléconsultations avec des médecins généralistes ou spécialistes en présence d’un professionnel médical, généralement une infirmière. « Nous associons le numérique à l’humain, précise Laurent Schmoll, son fondateur. Nous apportons le soin, là où on en a besoin. »
Medevise. Cet expert du domaine médical offre des services réglementaires, cliniques, d’évaluation du marché et de communication médicale aux entreprises médicales, afin de leur permettre d’atteindre leurs objectifs sur le marché européen. Son président, Paul Bikard résume : « Nous voulons rendre le complexe possible, la complexité simple. »
Pixacare. L’entreprise entend réconcilier les soignants avec les logiciels hospitaliers en transformant leur smartphone en matériel médical. En fait, le dispositif médical numérique automatise la gestion de photos – notamment des plaies lors des processus de cicatrisation –, centralise la documentation et sécurise les échanges entre soignants. « Nous avons 25 hôpitaux clients, raconte Aurélie Garcin, responsable marketing de Pixacare, parmi lesquels les CHU de Nantes et Strasbourg et l’Institut Gustave Roussy, à Villejuif. »