Grand Est Paru le 06 février 2024
AGRICULTURE

Un nouveau plan pour l’agriculture bio

L’État, la Région Grand Est et la Chambre d’agriculture et Bio en Grand Est viennent de signer le 22 janvier un nouveau plan 2023-2027 pour le développement de l’agriculture biologique dans le Grand Est. Un programme ambitieux qui concilie environnement, santé humaine et biodiversité.

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 L’État représenté par la préfecture de région Grand Est et les Agences de l’eau Rhin-Meuse, Seine-Normandie et Rhône Méditerranée Corse, la Région Grand Est et la Chambre d’agriculture bio du Grand Est ont choisi de mettre en œuvre par convention, un plan de développement ciblé sur l’agriculture bio. Une thé­matique d’actualité, car il s’agit de répondre collectivement aux enjeux environnementaux, climatiques et sociaux actuels. Et sur l’aspect social, avec le mouvement des agriculteurs, ce projet veut apporter des réponses concrètes. Il s’agit de prendre en compte l’environnement dans l’évolution de l’agriculture, ce qui n’est pas un mince défi. Mais au moins c’est une volonté collective qui se met en action afin d’adapter la production et d’accompagner les conversions à travers des objectifs partagés. Le monde agricole est bien présent autour de ce partenariat. « Il vise à maintenir la production et les filières de valorisation, avec une rémunération juste de tous les maillons de la chaîne de production agricole, et à poursuivre son déploiement sur tout le territoire en consolidant la production, les filières, la consommation et la communication » précise le communiqué commun. L’aspect de la rémunération juste est justement une des revendications actuelles des agriculteurs.

Des mesures concrètes

Dans le Grand Est, l’agriculture bio représente aujourd’hui 4107 fermes et 1890 artisans, transformateurs et distributeurs. Les signataires se fixent pour objectif d’atteindre à minima 14% de fermes du Grand Est en agriculture biologique, soit 5700 fermes et 11% de surfaces agricoles certifiées en bio à l’échéance 2027. Le défi est annoncé. Pour y parvenir, ce programme commun compte engager des mesures très concrètes. Elles sont détaillées :

• Maintenir un taux de déconversion inférieur à 5%, favorisé par un bon renouvellement des générations et par un accom­pagnement des agriculteurs bio dans la triple performance : économique, environnementale et sociale, et l’adaptation au changement climatique et l’atténuation carbone.

• Sécuriser le marché en relançant la consommation afin d’ab­sorber de nouveaux volumes engagés en bio avec :

- L’augmentation de la part de produits bio dans la restauration collective (selon les objectifs du programme ADAGE pour une alimentation durable et autonome en Grand Est), notamment dans les lycées du Grand Est ;

- Des campagnes de communication d’envergure sur les produits bio locaux et la qualité des productions agricoles françaises ;

- Une amélioration de la connaissance des besoins et des ten­dances du marché bio via des enquêtes et des veilles sur la filière.

L’agriculture biologique représente un levier essentiel pour réussir la transition agro-environnementale du territoire, en bonne articu­lation avec l’ensemble des filières agricoles. Son développement permet d’améliorer l’approvisionnement pour les consommateurs et pour l’agro-industrie, de maintenir voire d’augmenter les emplois agricoles et de faire baisser les pressions environnementales.

La Région se veut une région verte. Son action « Bio en Grand Est » sera-t-elle suivie par les agriculteurs, qui sont actuellement en pleine contestation, alors que se profile le Salon de l’agriculture ? Le monde agricole attend visiblement des réponses solides à ses problèmes. Le partenariat engagé dans le Grand Est pourrait déjà constituer un élément de réponse…

La convention collective entre l’Etat, la Région et la Chambre d’agriculture en présence de Franck Leroy, président de la Région Grand Est et de la préfète de Région et de Marc Hoeltzel, directeur de l’Agence de l’eau Rhin Meuse.© Stadler RGE

Bernard KRATZ