Grand Est Paru le 22 mars 2024
LES INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS EN 2023

La Région Grand Est parmi les plus attractives

Les chiffres annuels des investissements étrangers en France confirment l’attractivité du pays, toujours en tête du podium européen, mais aussi celle de la région Grand Est qui enregistre une nouvelle année record.

SEW Usocome a investi en Alsace

Ce n’est pas une surprise, la Région Grand Est confirme son attractivité pour les investissements étrangers. Le tissu industriel très dense, la culture industrielle ancrée dans la région grâce à de longues périodes de mono-industrie, comme l’exploitation char­bonnière, auxquelles ont succédé des reconversions progressives illustrées par l’implantation de sociétés étrangères, en particulier allemandes, sont les atouts du territoire. Déjà il y a un an, la France annonçait d’importants investissements étrangers, en particulier en Moselle avec deux projets spectaculaires, comme Holosolis, l’usine de panneaux photovoltaïques qui va être construite sur l’Europôle de Hambach près de Sarreguemines, et Parkes, l’usine de recyclage de bouteilles en plastique, sur le site de l’ancienne cokerie de Carling près de Saint-Avold.

Franck Leroy, le président de la Région Grand Est se félicite de cet engouement pour les implantations d’investisseurs étrangers. « L’excellent bilan 2023 confirme l’attractivité de notre territoire et l’efficacité de notre politique économique en faveur de la réin­dustrialisation et des transitions énergétique et environnementale. Deuxième région industrielle mais aussi plus grande région fronta­lière de France, le Grand Est conforte sa place sur le podium des régions les plus attractives pour l’accueil des investissements de l’étrangers (IDE). Avec 35% des emplois créés, le secteur industriel est le premier bénéficiaire des IDE en Grand Est. Ces résultats concrets sont aussi le fruit d’une collaboration étroite, Invest Eastern France, les 9 agences de développement économique du Grand Est et Business France. »

1815 projets recensés en 2023 dans le pays

Business France, dans son communiqué, assure que ce bilan 2023 « témoigne de la confiance des investisseurs étrangers pour le site France dans un contexte mondial instable. » De fait, la France occupe la première place du podium en Europe pour l’accueil des investisseurs étrangers depuis quatre années consécutives. En 2023 quelque 1815 décisions d’investissement ont été recensées, contre 1725 en 2022. Ces projets vont permettre la création ou le maintien de 59 254 emplois à horizon 3 ans. En moyenne 35 décisions d’investissement ont été recensées par semaine l’année dernière en France. Business France apporte une précision importante : à partir de 2023 le périmètre de comptabilisation des projets est élargi. Sont désormais recensés par Business France dans le bilan, les investissements de décarbonation, digitalisation, sauvegarde et partenariats technologiques, même s’ils ne génèrent pas d’emploi, car ils renforcent l’outil industriel français, modernisent les sites des investisseurs étrangers et entrent dans la stratégie d’attractivité France 2030. Ils sont au nombre de 112 en 2023.

Des projets issus de 56 pays différents

Ces projets proviennent de 56 pays différents, mais pour une grande majorité sont originaires d’Europe (65% des projets et 56% des emplois). Les États-Unis conservent la première place avec 305 projets (17 000 emplois) devant l’Allemagne 272 projets (6 815 emplois). Le Royaume-Uni complète le podium des pays investisseurs en France avec 173 projets recensés (4 435 emplois). Les créations d’établissements représentent 47% des projets d’in­vestissement, signe, selon Business France, « que les investisseurs sont convaincus par l’environnement des affaires et les perspectives économiques de la France. » Les extensions représentent 45% des projets et 68% des emplois. « Ils représentent la satisfaction des investisseurs après une expérience concrète dont ils ont pu mesurer les avantages. »

Les projets d’investissement international irriguent l’ensemble du territoire. Les entreprises sous contrôle étranger sont présentes et créent de l’emploi dans l’ensemble des régions de France. 49% des projets et 73% des projets industriels se réalisent dans des communes de moins de 20 000 habitants. La Région Grand Est figure parmi les régions les plus attractives.

Une forte dynamique régionale en 2023

Avec 188 projets recensés sur l’année, les investissements étran­gers en Grand Est sont en forte progression avec une croissance de 25% par rapport à 2022. Ils ont représenté 10,3% des flux de projets d’investissements internationaux à destination de la France, alors que la Région Grand Est représentait 8,5% de la population métropolitaine.

En 2023, ce sont 5 600 emplois qui ont été créés ou maintenus (contre 4 779 en 2022) en Grand Est à la suite de l’implantation, l’extension ou la reprise de ou par des entreprises à capitaux étrangers, soit 17% de plus qu’en 2022.

74 nouvelles implantations

Avec 74 nouvelles implantations générant 1500 emplois et 104 pro­jets d’extension, la Région Grand Est confirme sa capacité à attirer de nouveaux investisseurs mais surtout créer un environnement favorable à leur développement dans la durée. La croissance des projets d’extension traduit d’une certaine façon une expérience réussie dans nos territoires.

Si l’on retrouve l’Allemagne en tête des investissements dans le Grand Est avec près de 26% des projets répertoriés en 2023, certains pays ont marqué une forte progression comme les États-Unis (13%) promu deuxième investisseur dans la région, suivi par la Belgique (13%) et le Royaume-Uni (9%) et la Suisse (6%) puis l’Italie (4%) et les Pays-Bas (4%). La forte présence de capitaux allemands ne date pas d’hier. La proximité de la frontière allemande, notamment en Moselle, explique l’engouement des sociétés allemandes. C’est bien l’Alsace, les Ardennes et la Moselle qui se placent en tête du classement.

Quelques projets phares

On recense quelques projets importants dans des secteurs indus­triels comme l’industrie du futur avec SEW Usocome à Mommenheim dans le Bas-Rhin, pour une usine de fabrication de moteurs élec­triques et de systèmes d’entraînement entièrement robotisés.

L’industrie au service de la décarbonation des transports avec Daimler-Bus à Ligny-en-Barrois dans la Meuse pour la production d’autobus urbains à propulsion 100% électrique.

L’innovation est aussi présente dans la viticulture avec l’extension de Vitibot à Reims dans la Marne pour la production de robots viticoles autonomes et respectueux de l’environnement.

Ultime rappel, le tissu industriel puissant et dense du Grand Est constitue un fort facteur d’attractivité pour de nouveaux acteurs : plus de 2 500 entreprises à capitaux étrangers y emploient 135 000 em­ployés, soit une des plus fortes concentrations nationales. Les entreprises allemandes en ont fait leur terre d’accueil.

Les principales réactions

Ce bilan est selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances le résultat « de la politique économique menée depuis 2017 (…) Nous continuons à mettre en œuvre des réformes struc­turelles pour créer des emplois bien rémunérés sur tout le territoire. Je présenterai cette année de nouvelles mesures de simplification et d’attractivité. »

Pour Franck Riester, ministre chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité, « ce bilan démontre que la France continue de consolider son attractivité pour les investissements étrangers. C’est aussi le signe que la réindustrialisation de notre pays est en marche. L’année 2024 sera celle de l’accélération et de la simpli­fication (…). »

Le directeur général de Business France, Laurent Saint-Martin justifie ces résultats par « un travail quotidien pour faire de la France une destination d’investissement de premier plan, axée sur l’innovation, l’industrialisation, la formation. À travers notre mission de porter le plan France 2030 à l’international, nous facilitons les investissements internationaux dans les secteurs prioritaires. Ces projets représentent 31% des investissements inscrits dans notre bilan, dont 70% sont suivis par Business France (…) »

Pascal Cagni, président du conseil d’administration de Business France et Ambassadeur délégué aux investissements internationaux estime quant à lui que « Business France porte avec fierté le plan France 2030 à l’international, qui repose sur un pilier fondamental : l’innovation. En 2023 avec 59% des projets de R&D qui se situent dans les secteurs clés identifiés par France 2030, nous démontrons notre engagement à façonner les industries de demain (…) »

Voir aussi www.businessfrance.fr

Business France

Petit rappel, Business France est l’agence nationale au service de l’internationalisation de l’économie française. Elle est chargée du développement international des entreprises et de leurs exportations ainsi que de la prospection et de l’accueil des investissements internationaux en France. Elle gère et développe le VIE (Volontariat international en entreprise). Business France dispose de près de 1500 collaborateurs situés en France et dans 55 pays.

Depuis 2019, dans le cadre de la réforme du dispositif public d’accompagnement à l’export, Business France a concédé l’accompagnement des PME et ETI françaises à des partenaires privés sur les marchés suivants : Belgique, Hongrie, Maroc, Norvège, Philippines et Singapour.

Bernard KRATZ