La mobilité, quatrième pilier du « Pacte de la Ruralité »

Afin de favoriser la mobilité de ses habitants, dans un mode favorable à l’environnement, le Conseil Régional du Grand Est s’engage dans une véritable reconquête du ferroviaire. Avec un objectif, redynamiser les petites lignes permettant de desservir des territoires moins densément peuplés. S’agissant des lignes actuellement en circulation, la Région va ainsi investir 300 M€ pour améliorer leur état. L’instance régionale va même jusqu’à rouvrir la ligne Nancy-Contrexéville, fermée depuis plusieurs années (voir encadré). Pour faciliter les mobilités sur les petites lignes, la Région soutient également l’expérimentation en Grand Est des trains légers électriques, à l’image du « Draisy ».

Écologiques et moins coûteux, ces matériels ont l’avantage d’être moins consommateurs d’énergie et peuvent être déployés sur des infrastructures plus légères, avec des capacités plus petites. Ces types de trains pourraient donc être particulièrement appropriés sur les petites lignes, sous réserve de la réussite de l’expérimentation. Parmi les lignes pressenties pour réaliser cette expérimentation, la section Sarreguemines-Bitche a été confirmée. Les premiers essais du démonstrateur sont prévus mi-2025, a priori sur la ligne Kalhausen-Sarralbe. Ils permettront de valider les choix techniques et d’obtenir la certification du matériel, avant de mener les essais avec des voyageurs vers mi-2026.

À ce jour, la mise en service commerciale potentielle est prévue pour 2030. La Région prévoit 20 M€ pour soutenir ce type d’innovation et va lancer, avec la Société Publique Locale ⁽¹⁾, SPL, Grand Est Mobilités, une étude pour identifier les lignes les plus pertinentes pour le déploiement de trains légers.

Des lignes de bus « TAD fluo »

En complément du train, le Conseil Régional va lancer une dizaine de lignes de « Car Express », dont certaines pourront être trans­frontalières, afin notamment de mieux desservir les centres-bourg.

La Région souhaite également apporter une solution « plus fine et plus adaptable » aux déplacements des usagers. Comme développer le transport à la demande, TAD. Elle proposera dans ce cadre un dispositif de soutien aux acteurs de la mobilité. Une vingtaine de services devraient être financés d’ici fin 2027. La Région souhaite elle-même lancer entre 10 et 20 lignes sur son réseau, dites « TAD Fluo », qu’elle mettra en service et opérera en propre. Dans les territoires ruraux, où la voiture reste souvent le seul moyen de locomotion, elle souhaite favoriser l’autopartage, en favorisant les dispositifs de soutien au covoiturage (voir notre article « Nord-Mosellan, trois communautés de communes s’en­gagent pour la mobilité » n°29 du 9 avril 2024).

Toutes ces solutions devraient permettre de renforcer l’usage des transports en commun ou décarbonés dans les déplacements du quotidien. Le Conseil Régional va également accompagner le déploiement de bornes de recharge électrique dans les ruralités.

Ces différentes mesures compléteront l’action de soutien à l’usage du vélo que la Région a engagé au travers de son Plan Vélo. La collectivité contribue ainsi, à hauteur de 10 € par habitant, aux projets cyclables déployés sur les territoires.

(1) Une société publique locale, SPL, est une structure juridique (société anonyme) à la disposition des collectivités locales pour la gestion de leurs services publics. Créées pour pallier les insuffisances des sociétés d’économie mixte locales (SEML), les SPL, sociétés à capital intégralement public, peuvent nouer des relations contractuelles avec les collectivités territoriales actionnaires en dehors des obligations de mise en concurrence.