Fondée par Jean-Paul Burrus en 1994, l’ARIA (Association Régionale des Industries Alimentaires) Alsace fête en ce début d’automne son trentième anniversaire. « Nous sommes parvenus à l’âge de la maturité, se réjouit Sébastien Muller, son actuel président. En 30 ans, nous avons rassemblé des entreprises autour d’un réseau : elles ne se connaissaient pas. Nous les avons accompagnées dans leurs efforts de compétitivité en les renforçant dans leurs relations avec la grande distribution et en les menant sur les plus grands salons mondiaux : le Salon de l’Agriculture et le Salon International de l’Alimentation (SIAL). Nous les avons encouragées à se lancer dans le tourisme du savoir-faire : nos usines sont nos premières boutiques. »
Le maillon indispensable
Aujourd’hui l’ARIA Alsace rassemble 120 entreprises, qui emploient 15 000 salariés. L’industrie agro-alimentaire est le deuxième secteur économique en Alsace. « Nous sommes l’usine au bout du champ, insiste son président. Entre l’exploitation agricole et la grande distribution, nous sommes le maillon indispensable. En Alsace, notre offre est très complète, puisque nous sommes présents de l’apéritif jusqu’au digestif. » Et ça fonctionne plutôt bien puisque les Alsaciens sont, en France, les premiers consommateurs de produits régionaux : devant la Bretagne et 4 fois plus que la moyenne nationale.
En 2012, l’ARIA a rejoint la marque Alsace en créant sa propre marque : « Savourez l’Alsace ». Elle rassemble aujourd’hui 3 500 produits agro-alimentaires alsaciens. Et encore plus authentiquement alsacienne, la marque « Savourez l’Alsace Produit du Terroir®» compte 1 000 produits intégrant au moins 80% de matières premières alsaciennes. L’ARIA Alsace a initié, il y a peu, une feuille de route avec ses homologues champenoise et lorraine. Chacune des trois associations régionales s’étant vue confier une thématique particulière au service des deux autres : l’exportation et la RSE pour l’Alsace, la logistique et l’action commerciale pour la Champagne et l’innovation et les RH pour la Lorraine.
Le juste prix
« En France, on compte encore 400 000 exploitations agricoles et quelques centrales d’achat de la grande distribution, décrit Jean-François Loiseau, président de l’ANIA (Association Nationale des Industries Alimentaires). Entre les deux, il y a les industries agro-alimentaires, qui sont le plus souvent des entreprises familiales ou coopératives. En quelques années, la France est passée du troisième au septième rang des pays producteurs de produits alimentaires. Nous alertons sur une nouvelle taxation de nos entreprises : nous ne pouvons pas indéfiniment être la vache à lait ! »
« Lors de la récente période inflationniste, nous avons fait le dos rond en rognant sur nos marges. Les agriculteurs veulent des prix hauts, la grande distribution veut des prix bas, nous, nous voulons des prix justes. La guerre des prix ne doit pas recommencer sur notre dos. Des milliers d’emplois sont en jeu et la souveraineté alimentaire, dont on parle tant, c’est un bloc : c’est l’agriculture et c’est l’industrie agro-alimentaire. Ne négligez pas l’industrie agro-alimentaire ! »
