Grand Est Paru le 18 octobre 2024
IMMOBILIER

Après la chute la remontée ?

Les trois Chambres des notaires de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont présenté, le 2 octobre dernier, un point sur la situation immobilière dans les trois départements mosellan et alsaciens. Après la forte chute du volume des ventes, et la baisse relative des prix, durant les derniers mois, l’heure est à la reprise modérée.

Maître Gabriel Weyl, notaire à Strasbourg, président de la Chambre des notaires du Bas-Rhin, Maître Olivier Fritsch, notaire à Mulhouse, président de la Chambre des notaires du Haut-Rhin et Maître Catherine Merlin, notaire associée à Thionville, présidente de la Chambre des notaires de la Moselle.

À la veille de l’été dernier, les volumes de ventes immobilières, tous types de biens confondus, avaient baissé en un an de -20% en Moselle, -27% dans le Bas-Rhin et -26% dans le Haut-Rhin. « La régression est telle que le volume des ventes atteint désormais les niveaux de 2015 ou 2016 », commente Olivier Fritsch, président de la Chambre des notaires du Haut-Rhin, qui accueillait la conférence de presse à Colmar. Dans le même temps, les prix au m² baissent aussi dans les trois départements. Pour les maisons, la baisse est de -5,9% en Moselle, -1,6% dans le Bas-Rhin et -5% dans le Haut-Rhin. Pour les appartements : -4,5% en Moselle, -2,7% dans le Bas-Rhin et -6,1% dans le Haut-Rhin.

Appartements anciens

Ces chiffres moyens département par département cachent cependant de grandes disparités d’une ville à l’autre et d’un quartier à l’autre. En Moselle, le prix au m² d’un appartement ancien a baissé de -7% dans le Pays du Fer, de -1% à Metz, tandis qu’il augmentait de +1,6% dans le Pays de Sarre et Bitche. À Metz, le prix médian au m² varie de 1 630 €/m² à Metz nord à 2 690 € dans le centre ancien.

À Strasbourg, le grand écart des prix médians au m² est encore plus marqué : 2 060 € à Hautepierre, contre 5 210 € dans la Grande Île. Dans le Bas-Rhin, les prix baissent de -7,3% à Saverne mais augmentent de +1,2% à Molsheim et +1,8% à Wissembourg. Dans le Haut-Rhin, les prix ont continué de monter à Dannemarie-Altkirch et Neuf-Brisach (respectivement +6,2% et +2,4%). La baisse la plus importante est enregistrée à Munster (-14,2%). À Mulhouse le différentiel de prix varie entre 550 €/m² aux Coteaux et 1 620 € au Rebberg.

Maisons anciennes et terrains à bâtir

Du côté des maisons, les prix médians varient entre 147 800 € à Sarreguemines et 420 000 € à Strasbourg, en passant par 252 100 € à Colmar, 240 300 € à Metz ou 170 000 € à Mulhouse. Là aussi, l’évolution des prix fait un peu le yoyo ville par ville : -2,2% dans les environs de Metz, mais -12,6% à Metz ville ; ou bien +7,7% à Strasbourg, +4,1% à Saverne, contre -7,2% à Wissembourg ; et enfin +5,4% à Munster, +2,7% à Saint-Louis, mais -10,4% à Dannemarie-Altkirch ou -13,3% à Ferrette.

Sur une période de dix ans, les prix des maisons anciennes augmentent cependant de +24% en Moselle, +25% dans le Haut- Rhin et +30% dans le Bas-Rhin.

À la fin juin 2024, le prix médian des terrains à bâtir était en baisse de -2,1% en Moselle (75 000 €), de -6,1% dans le Bas-Rhin (100 000 €), mais en hausse de +10,6% dans le Haut-Rhin (92 000 €). Les ter­rains de moins de 600 m² représentent 49% des transactions en Moselle, 56% dans le Bas-Rhin et 52% dans le Haut-Rhin.

Quelles perspectives ?

Gabriel Weyl, président de la Chambre des notaires du Bas-Rhin constate que « les taux d’intérêt immobiliers sont passés de 4,2% à 3,7% en six mois. Cela devrait provoquer un coup de boost pour des gens en recherche depuis quelque temps et qui l’avaient mis sur pause en attendant la baisse des taux. » D’autant plus que les prix ont baissé quasiment partout. Mais il tient à relativiser ce dernier point : « -5% de baisse sur un bien à 300 000 €, cela ne représente jamais que 15 000 € sur le prix final : pas sûr que cela soit déterminant pour tous les acquéreurs. » Catherine Merlin, présidente de la Chambre des notaires de la Moselle résume : « Tout est positif, tout s’améliore mais les volumes ne remontent pas en flèche : le dynamisme n’est pas encore là. »

Jean de MISCAULT