La 13e édition de Agrimax a attiré plus de 150 éleveurs cette année au Parc des expositions de Metz et quelque 155 stands d’animations. Agrimax c’est avant tout un événement dédié à promouvoir l’élevage, à rassembler toute sa filière et à être le rendez-vous incontournable de tous les acteurs du monde de l’élevage et de la polyculture de la Région Grand Est. Durant trois jours Agrimax et sa grande ferme éphémère ont vécu au rythme de quelque 10 concours et 35 conférences. Il faut dire que près de 1800 animaux de l’aviculture, des ovins, des bovins (races à viande ou laitière) concouraient sur les trois rings conçus pour l’occasion, sous le regard exigeant des juges. Agrimax a eu la chance d’être inauguré par de nombreuses personnalités et des représentants du monde agricole et rural. Le ruban inaugural a été coupé, entouré de deux Aubrac, la race à l’honneur du salon. Avant même l’ouverture officielle, une délégation conduite par Franck Leroy, président de la Région Grand Est, a souhaité profiter du cadre d’Agrimax pour faire d’importantes annonces à l’attention des agriculteurs.
9,5 M€ d’aides d’urgence
De fait, la Région Grand Est a réaffirmé son soutien inébranlable aux agriculteurs et éleveurs pour aussi « renforcer la résilience à long terme des filières agricoles régionales. » L’année 2024 n’a pas été la plus favorable pour le monde agricole. Elle a vu se succéder des événements climatiques extrêmes et des crises sanitaires qui ont durement touché agriculteurs et éleveurs du Grand Est. En particulier les filières ovine et bovine ont été très affectées par l’épizootie de fièvre catarrhale ovine (FCO), de stéréotype 3, entraînant des pertes significatives et compromettant la production future. Face à cette situation, la Région Grand Est, après de nombreux échanges avec les acteurs du secteur, va mettre en place un plan en trois volets : des aides d’urgence immédiates, un dispositif spécifique pour les éleveurs touchés par la FCO, et un soutien structurel pour renforcer la résilience de l’agriculture régionale.
Franck Leroy l’a redit aux éleveurs : « J’ai une attention toute particulière pour nos agriculteurs et nos éleveurs. Nous le savons désormais, ils sont les premiers à subir de plein fouet les phénomènes météorologiques violents résultat directement du dérèglement climatique, alors que notre agriculture est certainement l’une des plus vertueuses d’Europe. La propagation de la fièvre catarrhale ovine, FCO, entraîne des conséquences graves sur la reproduction du cheptel. Nous connaissons aussi la situation difficile vécue par nos céréaliers et nos viticulteurs. Nous avons ainsi décidé d’apporter une aide d’urgence aux exploitations conjoncturellement les plus sensibles, notamment aux jeunes qui viennent de s’installer, et ce quelle que soit la filière. » Cette aide sera présentée lors de la prochaine commission permanente de novembre.
Une aide aux exploitations les plus fragiles
Dès décembre 2024, un fonds d’urgence de 6,9 millions d’euros sera dédié à l’accompagnement des 1380 agriculteurs : 200 identifiés en lien avec les cellules RÉAGIR, toutes filières et, 1180 jeunes éleveurs du Grand Est installés avec les aides à l’installation depuis 2020.
La Région accorde en effet une attention particulière aux jeunes éleveurs, récemment installés, qui sont un maillon déterminant pour l’avenir de notre polyculture-élevage. Cette aide serait un montant forfaitaire de 5000 euros par exploitation et viserait à favoriser la recapitalisation du cheptel, l’investissement par la réorientation d’atelier ou encore à engager les investissements pour la nouvelle mise en culture. Le versement de l’aide sera effectué directement à chaque bénéficiaire avant la fin de l’année.
Un soutien spécifique pour les éleveurs frappés par la FCO
La FCO de stéréotype 3 a gravement affecté la fertilité des troupeaux ovins et bovins, compromettant la production à venir. Pour aider les éleveurs à maintenir la productivité et à recapitaliser les troupeaux, la Région mettra en place une enveloppe de 100 000 euros en faveur du dispositif de testage de la fertilité des animaux reproducteurs (béliers et taureaux).
La Région crée un fonds de garantie bancaire
Dans une perspective à plus long terme, afin de sécuriser l’avenir des exploitations, la Région Grand Est compte mettre en place un fonds de garantie bancaire. Ce dispositif doit alléger le poids des garanties personnelles exigées pour accéder aux crédits nécessaires au développement et à la diversification des exploitations. Il doit aussi permettre aux agriculteurs de pallier les déséquilibres de trésorerie et de réduire la pression financière qui pèse sur eux. Un fonds de garantie bancaire de 2,5 M€ sera ainsi mobilisé. La durée de cette garantie serait de 2 à 15 ans en fonction de l’objet du prêt. En particulier, cet outil pourra être activé pour tout projet de création, reprise ou développement d’exploitation, ainsi qu’en cas de besoin en fonds de roulement. Aucun critère ne serait appliqué sur la qualité des demandeurs. Le coût de cette mesure permettrait de couvrir une enveloppe de prêts entre 40 et 50 M€. Ce plan régional soumis au vote de la Commission permanente du 15 novembre prochain, viendrait en complément des dispositifs de soutien nationaux.
Signature de la charte Adage
Le salon Agrimax a aussi été le théâtre de la signature de la charte Adage entre la Région Grand Est et l’Eurométropole de Metz. Cette charte Adage vise à acter entre collectivités la volonté politique d’œuvrer de concert pour accompagner l’approvisionnement local de la restauration collective. Les signataires se sont engagés sur cinq points : Soutenir les filières de proximité ; Faciliter les initiatives et dynamiques territoriales ; Identifier l’offre et organiser les filières pour répondre aux besoins de la restauration collectives ; Éveiller, informer et former les acteurs et les consommateurs ; Favoriser la solidarité et la citoyenneté alimentaire.

État, Région et les Chambres d’agriculture engagés pour un élevage compétitif
Dans le cadre du programme Ambition Éleveurs, la Région Grand Est, en collaboration avec le réseau des chambres d’agriculture, aux côtés de l’État avec de nombreux partenaires publics et privés, ont officialisé la signature d’un protocole d’engagement destiné à renforcer et conforter la filière polyculture-élevage dans le territoire. Ce programme s’inscrit dans une démarche volontaire visant à accompagner les éleveurs vers un avenir plus serein et résilient, malgré les nombreux défis auxquels ils sont confrontés. Ce programme court sur la période 2024-2028.
On peut ainsi citer les partenaires signataires de ce protocole : La Région Grand Est, l’État et ses opérateurs financiers que sont les Agences de l’eau Rhin-Meuse et Seine-Normandie, les Chambres d’agriculture du Grand Est, l’Association régionale des MSA (Mutualité sociale agricole), les Caisses régionales du Crédit Agricole (Crédit Agricole Alsace Vosges, Bourgogne-Champagne, Lorraine, Nord-Est), le Conseil départemental de la Meuse, la Fédération régionale des CUMAs (coopérative d’utilisation de matériel agricole), Groupama Grand Est, Groupama Nord-Est, Groupement de défense sanitaire du Grand Est (GDS), Groupement technique vétérinaire du Grand Est (GTV), Nealia (leader de la nutrition animale), Vivea Grand Est (formation professionnelle agricole).
Le programme Ambition Éleveurs propose un plan d’actions articulé autour de 3 volets :
- Création d’un réseau de 60 fermes de démonstration réparties sur l’ensemble du territoire. Elles permettront de tester et diffuser les bonnes pratiques.
- Lancement d’un parcours individuel de transformation pour 2000 exploitations de polyculture élevage. Ce parcours offrira un accompagnement personnalisé pour encourager la transformation des exploitations et leur adaptation aux nouveaux enjeux climatiques et économiques.
- Soutien à l’émergence de projets collectifs au niveau des territoires ou des filières.
Ce programme constitue une opportunité pour les exploitations d’évoluer, de se renforcer et d’envisager l’avenir avec sérénité.