Ces rencontres régionales de l’eau ont pleinement justifié leur raison d’être. Organisées par la Région Grand Est et l’État, en partenariat avec les Agences de l’eau Rhin-Meuse, Seine-Normandie et Rhône-Méditerranée-Corse, elles ont mobilisé des élus locaux et des techniciens des collectivités, des représentants d’associations, des universitaires, des entreprises et des chambres consulaires. Ils ont pu échanger sur les défis de la gestion de l’eau face aux effets du changement climatique. Ils ont aussi pu écouter avec attention l’approche de Charlène Descollonges, ingénieure hydrologue, auteure et conférencière, qui a apporté son expertise sur la régénération du cycle de l’eau.
Accélérer l’adaptation au changement climatique
À l’heure où les effets du changement climatique se manifestent de manière croissante à travers les dernières inondations ou sécheresses, l’objectif de ces rencontres est de faire un point sur l’eau dans le Grand Est. Le but est bien de mieux prendre en compte la gestion de l’eau au sein de la COP territoriale Grand Est, Région Verte lancée en 2023 par la région et l’État.
Trois grandes thématiques ont été évoquées :
- Promouvoir la sobriété et réduire les impacts en s’appuyant sur les infrastructures naturelles ;
- Adapter et optimiser les aménagements existants : examiner les enjeux de la gouvernance et de la connaissance des ressources ;
- Utiliser les nouveaux ouvrages : réfléchir à la multifonctionnalité, la durabilité et l’acceptabilité sociale des projets.
Pour mieux cerner ces problèmes, la présence des Agences de l’eau a été d’une importance capitale. Les comités de bassin étant confrontés régulièrement à ces problématiques, ils ont souvent été obligés d’anticiper et d’apporter des solutions.
La nécessaire adaptation au changement climatique s’accélère avec les orientations définies au niveau national par le Plan Eau présenté par le président de la République en mars 2023 et décliné depuis au sein des territoires par la COP régionale Grand Est Région Verte.
Mise en œuvre du Plan Eau
Les quatre axes de travail prioritaires identifiés dans le Grand Est pour la mise en œuvre du Plan Eau sont les suivants :
- La sécurisation de l’alimentation en eau potable ;
- L’amélioration de la gestion quantitative dans les sous-bassins ;
- L’amélioration de la qualité des eaux de captage ;
- La préservation et la restauration des zones humides.
Ces axes se déclinent au travers des actions concrètes du projet Grand Est Région Verte.
Une mobilisation renforcée pour la gestion de l’eau
La Région Grand Est est l’une des quatre seules régions françaises à avoir obtenu la compétence d’animation et de concertation dans le domaine de l’eau. Elle s’engage aux côtés des services de l’État et des agences de l’eau pour accompagner les projets de préservation des milieux aquatiques, de protection des eaux souterraines et de lutte contre les inondations. La Région agit en complémentarité de l’action de coordination portée par les services de l’État et des dispositifs d’aides techniques et financières portés par les agences de l’eau.
En juin 2023, et nous l’avons évoqué dans ces colonnes, la Région a adopté une feuille de route pour l’adaptation au changement climatique. Elle comprend 45 actions. Un programme complété par le pacte pour la ruralité, lequel inclut un dispositif de soutien à l’accès à l’eau potable dans les zones rurales. Ces efforts sont essentiels pour sécuriser l’approvisionnement en eau dans les territoires les plus vulnérables.
Et ces rencontres ont dégagé une vérité. Face à la taille et l’importance de cet enjeu, il est indispensable d’unir ses forces et de travailler ensemble à toutes les échelles pour construire des solutions efficaces rapidement. La mobilisation des acteurs des territoires est essentielle et les témoignages qu’ils apportent prouvent que l’action est faisable et possible.
La préservation des sites de baignades
La Région et l’État portent une attention toute particulière à la préservation des sites de baignade naturels, essentiels pour les populations locales et les touristes, surtout dans un contexte de réchauffement climatique.
Avec 87 sites de baignade déclarés, le Grand Est est une destination de choix pour les activités aquatiques en milieu naturel. L’Agence régionale de Santé Grand Est contrôle chaque année les eaux des sites de baignades autorisés en milieu naturel de la région et publie un classement de la qualité des eaux de ces sites. 80% de la qualité des eaux de baignade est jugée excellente. Les prélèvements effectués en cours de saison sur les sites autorisés sont accessibles en temps réel sur le site national : https://www. baignades.sante.gouv.fr
Création de 10 nouveaux sites
Un réseau d’acteurs autour de la baignade en milieu naturel a été créé autour de la Région et l’Agence régionale de la Santé, pour favoriser les échanges sur les bonnes pratiques et les solutions. Les principales préoccupations portent sur la qualité de l’eau, la biodiversité et les conséquences environnementales liées au tourisme, particulièrement pendant les périodes de forte chaleur qui menacent la baignade et impactent l’économie locale.
Pour y remédier, des actions concrètes sont proposées, telles que le maintien de la qualité des cours d’eau, le partage de la ressource en eau, la formation des surveillants de baignade, ainsi que le soutien à la création et au maintien de sites de baignade. Une proposition sera ainsi soumise début 2025 pour financer la création de 10 nouveaux sites de baignade afin de répondre à la demande croissante durant les vagues de chaleur.