L’étude de l’Insee place la région Grand Est en 3e position parmi les régions employant le plus de personnel dédié à l’environnement. Ces 12 500 personnes occupant un emploi vert représentent 0,6% de l’ensemble des emplois. Elle se retrouve aux côtés de l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France et l’Occitanie. Des régions devancées par le Centre Val de Loire et par la Normandie où ces emplois pèsent 0,7% du total des emplois. La forte présence de centrales nucléaires explique ces premières places. Les autres régions, Bourgogne-Franche-Comté, Corse, Île-de-France, Pays de Loire et Bretagne sont les régions où ces métiers sont moins représentés (moins de 0,5%).
Production et distribution d’eau et d’énergie
Neuf catégories socioprofessionnelles définissent les emplois verts, regroupés en trois grandes familles :
- Protection nature et environnement ;
- Assainissement et traitement des déchets ;
- Production distribution électricité, gaz et eau.
Compte tenu de son poids dans l’ensemble de l’économie, la famille de production et distribution d’électricité, de gaz et d’eau est la plus nombreuse en 2021, dans le Grand Est (44%) comme dans le reste du pays (39%). Les emplois retenus comprennent à la fois des ingénieurs, des agents de maîtrise et des ouvriers qualifiés, soit un total de 5500 actifs.
La deuxième composante des emplois verts relève des métiers de l’assainissement et du traitement des déchets où les emplois sont ceux d’ouvriers qualifiés et non qualifiés, ainsi que de conducteurs de véhicules de ramassage d’ordures ménagères : ils forment à eux seuls 34% des emplois verts (4200 emplois).
Enfin, les métiers de la protection de la nature et de l’environnement (agents forestiers, ingénieurs et cadres techniques et techniciens de l’environnement) comptent 2800 emplois, soit près du quart de l’ensemble.
Un emploi vert sur deux est dans la production et distribution d’énergie et d’eau.
Le poids des métiers selon les départements
L’étude de l’Insee va plus loin. Elle affine ses statistiques à l’échelle des départements du Grand Est. Constat surprenant : le poids des emplois verts varie selon les départements de la région, du simple au double ! Il est élevé dans les Ardennes et l’Aube (1% et 0,8%) ce qui s’explique en grande partie par la présence de centrales nucléaires dans ces territoires. En effet, la part de la production et de la distribution d’électricité, eau, gaz parmi les emplois verts y est très importante (entre 54% et 62%). La Moselle arrive en troisième position avec 2650 emplois verts, soit 0,7% de l’ensemble. Elle compte également sur son territoire une centrale nucléaire, à Cattenom au bord de la Moselle.
À l’opposé, avec seulement 0,4% de l’ensemble des emplois, le Bas-Rhin et la Marne regroupent la plus faible progression d’emplois verts. Le Bas-Rhin s’avère toutefois le seul département à présenter une spécificité notable par ses emplois dans le domaine de la protection de la nature : 34% des emplois verts, soit plus de 700 travailleurs. Le taux des départements de la Meuse, secteur rural pourtant, et de la Haute-Marne, sont modestes (0,5%).
Une légère hausse des emplois verts
Entre 2010 et 2021, période sur laquelle a été menée cette étude, le nombre d’emplois verts a progressé de 5% seulement, soit 550 travailleurs supplémentaires sur la période. Cette augmentation est moins rapide qu’en France métropolitaine (+8%). L’Île-de-France (+7%) et les Hauts-de-France (+0 ?4%) sont proches du Grand Est. Mais elles restent bien loin de régions comme Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Pays de Loire et Normandie qui enregistrent des hausses entre +16% et +24%. Le nombre d’emplois verts augmentent peu, voire recule pour trois régions : Bourgogne-Franche-Comté, Centre Val de Loire et Corse.
Dans le Grand Est, l’Insee pointe la variation de ces emplois selon les professions. La nouveauté encourageante est de voir dans les métiers de la protection de l’environnement, l’augmentation des effectifs de 27%, soit 590 emplois, notamment ceux de techniciens de l’environnement et de la pollution, et ceux des ingénieurs (respectivement +37% et +30%).
Une croissance moins élevée est enregistrée dans les métiers de l’assainissement et du traitement des déchets (+18% soit 640 emplois). Au sein de cette famille professionnelle, seul le nombre d’ouvriers qualifiés progresse fortement (+43%). Inversement le nombre d’emplois diminue de 11% dans la production et la distribution d’électricité, eau et gaz, soit une perte de 680 emplois. Seuls les effectifs d’ingénieurs et de cadres augmentent de 45% alors que les effectifs d’ouvriers et d’agents de maîtrise baissent de -12% et de -25%.
Des métiers principalement masculins
Constat net et clair, huit emplois sur dix sont occupés par des hommes. Les professions de l’assainissement et du traitement des déchets sont les plus masculines (90%), particulièrement celle de conducteur de transport de ramassage d’ordures ménagères (97%).
Même constat pour les métiers de la production et distribution d’électricité qui concernent essentiellement des hommes, en particulier les ouvriers qualifiés (91%) alors que dans ce domaine, les déséquilibres de genre sont un peu moins marqués pour les autres types de profession (80% d’hommes chez les ingénieurs 84% chez les agents de maîtrise).
Dans la protection de la nature et de l’environnement, la répartition est encore moins déséquilibrée (68% d’hommes). La profession la plus féminisée est celle de technicien de l’environnement et de la pollution avec plus de quatre femmes sur dix.
Plus diplômés
Dans le Grand Est, les actifs occupant un emploi vert sont davantage diplômés qu’en France. Le niveau d’études est particulièrement élevé dans la protection de la nature et de l’environnement et dans le domaine eau, électricité. Inversement, celui de l’assainissement et du traitement des déchets compte peu de diplômés. Les ouvriers non qualifiés y représentent 57% des emplois, et les conducteurs de véhicules près d’un quart à 23%.
En conclusion, alors que la transition écologique, énergétique constitue un enjeu majeur dans le développement économique et la croissance, il reste une marge importante et un levier de développement important, pour répondre à ce défi en recrutant davantage de personnes dans les emplois verts. À condition bien sûr de rendre ces métiers plus attractifs. Le verdissement de notre économie n’est pas encore acquis.
Voir www.insee.fr