Un bon bilan, une offre enrichie en 2025

Changement de décor avant la rentrée du Pôle thermal fin mars, la présentation du bilan annuel se fait à l’Hôtel Golden Tulip, qui jouxte le casino. « Le centre thermal Saint-Eloy fait l’objet de tra­vaux d’envergure » annonce d’entrée Maxime Vilgrain, le président du groupe Arenadour. Avant de se projeter sur la saison à venir, les dirigeants ont présenté le bilan de 2024. « C’est une année très positive pour nos trois établissements » se félicite le patron d’Arenadour. La fréquentation du Centre thermal Saint-Eloy a aug­menté de 8% : 12 105 curistes conventionnés (cures sur prescriptions médicales rhumatologie et voies respiratoires) ont suivi une cure thermale de trois semaines l’an dernier contre 11 186 en 2023. Mieux, plus de 21% de ces curistes sont primo-curistes, des personnes qui sont venues pour la première fois en cure à Amnéville. Sans surprise, 90% d’entre eux sont des curistes locaux, qui viennent à Amnéville chaque jour en voiture, suivre leur programme de soins. « C’est un chiffre stable ces dernières années » assure le président d’Arenadour. « Nous avons repris le pôle thermal en 2021, et après la pandémie nous sommes heureux de constater que le nombre de curistes augmente chaque année. C’est une bonne dynamique qui traduit notre politique d’investissement dans les infrastructures et dans la formation des personnels » sourit Maxime Vilgrain. Et pour accueillir des curistes des autres régions, Amnéville devra se doter de capacités d’hébergement supplémentaires, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Villa Pompéi et Thermapolis en hausse

La patientèle du Centre thermal d’Amnéville est aussi plus jeune que la moyenne nationale puisque 40% des curistes sont actifs. « Cure tôt le matin, l’après-midi ou après le travail, le centre thermal Saint-Eloy s’adapte à tous les emplois du temps et permet à toutes les tranches d’âge de prendre soin de sa santé. »

Les deux établissements dédiés au bien-être, Thermapolis pour les familles et Villa Pompéi pour les adultes, affichent également une progression de leur fréquentation. Thermapolis enregistre 332 300 entrées soit une progression de 2% par rapport à 2023. Elle est encore plus importante à la Villa Pompéi avec une augmentation de 4,5% : 189 500 entrées en 2024 contre 181 400 en 2023.

Des travaux et des nouveautés

Guillaume Dumas, directeur du pôle thermal, aborde les chantiers en cours sur le site. « Le pôle thermal investit pour enrichir son offre et améliorer le confort de ses visiteurs. » Deux importants programmes de travaux ont été engagés. Ils représentent un in­vestissement de 1,3 M€ dont 400 000 € pour le bassin extérieur.

*Au Centre thermal Saint-Eloy : La saison des cures ne débutera cette année que le 24 mars en raison des travaux engagés pour moderniser le centre thermal. « Chaque année, on investit dans cet équipement pour améliorer le confort des curistes et changer l’expérience de la cure. En 2021, on avait renouvelé de quatre soins l’arsenal thérapeutique. Cette année, on apporte une touche de modernité sur les soins, sur le secteur Premium, différent du secteur standard » détaille Guillaume Dumas. Une nouvelle zone dédiée aux soins d’illutation de boue et de douche térébinthinée ouvrira dans l’espace Premium dès le début de la saison thermale 2025. 10 nouvelles cabines de soins de boues seront désormais disponibles (contre 8 actuellement) et un nouvel enchaînement de soins sera proposé. « Cette année nous présentons un soin de douche locale améliorée » précise le directeur. Cinq zones de pulvérisation d’eau thermale avec des pressions différentes et des températures variables seront diffusées sur les différentes parties du corps. Une scénarisation avec cadence des jets, jeux de lumière, renforcera l’effet de détente et de récupération. Cette douche locale permet également une amélioration des conditions de travail des auxiliaires thermales car le soin est paramétré automatiquement. Dans le même temps, le bailleur la SPL Destination Amnéville mène d’autres travaux, clos et couverts, avec le traitement de l’eau et le traitement d’air.

*Thermapolis : Un double chantier s’annonce. Thermapolis va fermer à partir du 24 février pour une rénovation intégrale qui devrait s’achever pour les vacances estivales, à la réouverture soit un peu plus de 4 mois de travaux. Il est vrai que Thermapolis a vu apparaître des signes de vétusté qu’il fallait effacer. « Même schéma que pour le centre thermal : le bailleur fait ses travaux, on en profite pour faire les nôtres et apporter de la nouveauté dans l’expérience de bien-être. » Dans l’ordre, une rénovation intégrale des vestiaires permettra une meilleure organisation des flux avec la création d’un espace dédié au déchaussage. « Les vestiaires avaient vécu. Tout sera refait du sol au plafond en passant par les cabines et les casiers. On refera aussi les sanitaires et on centralise le pédiluve » déroule Guillaume Dumas.

L’autre gros chantier de Thermapolis verra la création d’un nouveau bassin extérieur. Il y aura un accès depuis l’intérieur du bâtiment avec un sas. Dans ce bassin il y aura un jeu d’eau, la particularité est de créer une pataugeoire intégrée au bassin. « On le fait pour renforcer la vocation familiale de Thermapolis, sans tomber dans le divertissement car il n’y aura pas de toboggan. Il accueillera des enfants à partir de 5 ans. » Ce bassin extérieur de 200 m2 sera mis en service à l’automne 2025 avec des banquettes à bulles, des hydrojets, cols de cygne et cette pataugeoire centrale avec animation geyser. Ce bassin sera alimenté en eau thermale comme tous les autres bassins de l’établissement.

Cette période de fermeture permet aussi à la SPL Destination Amnéville de réaliser des travaux d’étanchéité, électricité etc.

*Court séjour « Spécial jambes toniques » au Centre thermal.

Maxime Vilgrain est revenu au centre thermal Saint-Eloy, pour évoquer une nouveauté. « On a réalisé cette année des travaux avec un plateau technique, une nouvelle zone de soins dédiée aux troubles circulatoires. C’est une nouvelle offre. À partir du mois de mars, on donnera la possibilité à des curistes, non conventionnés cette fois, non pris en charge par la Sécurité sociale, de faire une mini-cure « Jambes toniques ». Un format de trois jours avec l’objectif de dispenser des soins à des températures plus basses à 28°, avec un parcours de marche afin de stimuler la circulation veineuse, drainer, dégonfler, assouplir, diminuer la douleur au niveau des jambes. Ce sont quatre soins par jour. » C’est un espace un peu plus cocooning avec un couloir de marche, un aérobain, la pulvérisation des membres inférieurs, un bain carbo-gazeux. La qualité de la prestation est remarquable avec espace intimiste, serviette et peignoirs à discrétion, collation offerte. La mini-cure est disponible toute la saison au tarif de 256 € les trois jours, incluant une consultation médicale préalable (Tarif préférentiel de 195 € pour toute réservation avant le 31 mai 2025). « Pour l’instant on ne parle pas de phlébologie, c’est un plateau technique qui répond aux besoins exprimés par les curistes. Arenadour opère déjà cette orientation de phlébologie à Dax et Saint-Paul-lès-Dax » précise le président de la société. Les cures non-conventionnées à Amnéville tournent autour de 150 et 200 mini séjours par an. Une fréquentation très stable selon les dirigeants. « La mini-cure permet de découvrir ce qu’est une cure thermale, c’est aussi pour d’autres un complément de soins entre les deux types de séjours. Une mini-cure est moins contraignante qu’une cure de 18 jours. » Par ailleurs, le Centre thermal poursuit son offre de cures du soir. « En 2025 il y aura deux sessions de cures du soir, une en juin et une en septembre. »

*Covidtherm : Pilotée par le CHRU de Nancy, l’étude Covidtherm entend démontrer l’efficacité de la prise en charge thermale pour les personnes souffrant d’une affection post-covid 19. Le centre thermal participe à cette étude et accueillera dès le lancement de la saison thermale 2025 soixante patients pour cet essai clinique. « On devait accueillir notre premier patient mais ça n’a pas été possible » ajoute Guillaume Dumas. « Pour nous, c’est une façon de prouver que l’on fait du thermalisme médical de qualité. On s’inscrit dans une démarche de coaction avec le CHRU de Nancy. Ce Covidtherm est réalisé à l’échelle du Grand Est et regroupe les quatre stations thermales Vittel, Contrexéville, Amnéville et Nancy. Chaque établissement se voit attribuer un nombre de patients. »

Maxime Vilgrain enfonce le clou : « C’est vraiment dans notre ADN, que le thermalisme a une carte à jouer et dans le parcours de soins. Le thermalisme peut apporter des réponses à des personnes qui souffrent de covid long. C’est une question de santé publique. »

*Drap de soin en fécule de pomme de terre : Dans le cadre de sa démarche RSE du groupe Arenadour, le Centre thermal Saint- Eloy utilise désormais un nouveau drap de soin, qui n’est plus en plastique et qu’on utilisait jusqu’en octobre dernier. Ces draps partaient dans un processus d’incinération des déchets. « On a réussi avec nos fournisseurs à mettre au point un drap en fécule de pomme de terre. Il est utilisé dans les établissements de Dax et de Saint-Paul-lès-Dax. 2025 sera la première saison thermale pour laquelle nous utiliserons ces draps en fécule de pomme de terre. Une précision, il s’agit de pomme de terre non alimentaire » résume Maxime Vilgrain. Le résultat est spectaculaire. Il permet de valoriser intégralement la boue thermale, soit 400 tonnes de déchets recyclables, intégrés dans une chaîne de compostage. « Il s’agissait d’être plus vertueux sur l’ensemble de la chaîne. Dans ces 400 tonnes vous avez la boue, livrée en matière sèche, puis mélangée à l’eau thermale, on y ajoute les draps en fécule de pomme de terre. Le site de compostage se trouve près de Saint- Avold. Ces matières sont utilisées pour l’épandage agricole. »

* Recherche de médecin thermal : Les équipes du pôle thermal poursuivent leur partenariat avec le Greta et la Région Grand Est en assurant une formation en interne d’une dizaine d’auxiliaires thermaux chaque année. Ce programme est reconduit en 2025. C’est une aubaine car « dans le secteur il n’y a pas de centre de formation pour ces métiers-là. Cela nous permet de fidéliser notre personnel avec cette mission de formation. » Quant à l’équipe médicale, elle est constituée de médecins libéraux qui viennent exercer. Ils sont 8 mais un médecin vient de prendre sa retraite. « La place reste vacante. On recherche un médecin thermal. On essaie de relayer les offres. Nous en avons 7 mais à 8 c’est mieux pour assurer le suivi médical d’une cure. Il y a trois visites médicales pendant le séjour thermal : la prescription, le suivi, le bilan. Le suivi médical du curiste est indispensable » indique Guillaume Dumas.

*Et la concurrence de Nancy Thermal ? : L’ouverture de Nancy Thermal, très souvent perturbée entre 2023 et 2024, a-t-elle concurrencé le pôle thermal d’Amnéville ? « En qualité d’opérateur thermal on sait combien c’est difficile d’exercer l’activité thermale. On est content de savoir que Nancy Thermal a pu rouvrir en 2024. Malheureusement, ils ont connu une ouverture puis une fermeture en 2023. Les curistes qui sont venus de Nancy chez nous, on peut les compter sur les doigts de deux mains. Aujourd’hui on a deux stations thermales qui ont chacune leurs forces propres, et il n’y pas de risque de voir un transfert de curistes dans un sens ou dans l’autre » estime Maxime Vilgrain. À l’évidence « il y a de la place pour tout le monde » confirme Guillaume Dumas. Le pôle thermal d’Amnéville mise sur son offre de cure qui existe depuis une vingtaine d’années. Et visiblement les deux concurrents se connaissent, ont eu des échanges entre confrères.

En conclusion, Maxime Vilgrain se félicite de la dynamique du Pôle thermal d’Amnéville. « Nous figurons pour la première fois dans le top 10 des stations thermales dans le pays ». Et Amnéville vise pour 2025 une augmentation de la fréquentation autour de 8% soit aussi bien que 2024.