Grand Est Paru le 13 mai 2025
BOEHLI

Des bretzels comme s’il en pleuvait

Le 3 avril dernier, l’entreprise de Gundershoffen inaugurait l’extension de son site de production et de son nouveau centre de stockage. 6,7 M € d’investissement qui font passer le roi de l’apéro dans une autre dimension.

Bien sûr, il y a les mini bretzels, qui sortent des moules, alignés au cordeau, tels des petits soldats de plomb d’une autre génération, avant d’être trempés dans un bain, de passer au four et d’être conditionnés. Mais la star du jour, c’est Georgio, une navette électrique autonome, qui relie l’usine à bretzels au nouvel entre­pôt de stockage, à 300 mètres de là. Georgio, fabriqué en Italie, ressemble à une sorte de haut buffet sur roulettes, parfaitement siglé au logo de la marque. Il roule sept jours sur sept, 24h/24 et par tous les temps, même si les personnes qui gardent un oeil sur lui, reconnaissent qu’il préfère le soleil à la pluie ou à la neige. À lui seul Georgio fait le travail de trois semi-remorques, sans bruit et sans émissions de gaz à effet de serre.

31 tonnes de bretzels par jour

L’arrivée de Georgio sur le site industriel de Gundershoffen fait partie d’un investissement lourd réalisé par l’entreprise en 2024 et inauguré, le 3 avril dernier : 6,7 M € pour l’acquisition d’une nouvelle chaîne de production, la septième, et la construction d’un nouvel entrepôt de stockage et d’expédition entièrement automatisé. Aujourd’hui Boehli est en capacité de produire 31 tonnes de bret­zels par jour – ça donne faim… Autre élément majeur du dernier investissement : l’installation de panneaux photovoltaïques d’une puissance de 250 kW sur le toit du nouvel entrepôt. La totalité de l’électricité ainsi produite est autoconsommée de même manière que la chaleur fatale produite par les fours de cuisson est réutilisée pour chauffer les locaux.

En quelques années, la croissance de l’entreprise, reprise par la famille Meckert en 1998 et qui fête cette année ses 90 ans, est spectaculaire : 1,2 M € de chiffre d’affaires en 2000, 22,7 M €, en 2024. Aujourd’hui, les mini bretzel et autres stickers de Boehli représentent un quart du marché français, ce qui place l’entreprise à la deuxième place en France, derrière l’autre Alsacien, Ancel. Ses 90 salariés, 4 de plus qu’en 2024, produisent pour 22 pays dans le monde et exportent 40% de la production, principalement vers l’Allemagne voisine (85% du total des exportations), mais aussi jusqu’au Japon ou en Australie. Le bretzel de Gundershoffen croustille aux quatre coins du monde.

Les mini bretzels en 4 étapes

Tout commence à la boulangerie : la pâte à base de farine autant que possible locale est pétrie avant d’être poussée contre un rouleau qui va donner la forme du bretzel ou du sticker. Ensuite les petits bretzels, encore crus, sont passés dans un bain de saumure, qui va leur donner leur couleur et leur brillance. Après quoi, ils passent au four : 150 à 250° pendant 25 à 30 minutes. Une fois cuits, il ne reste plus qu’à les conditionner.

L’usine et ses sept lignes de production fonctionnent tous les jours en 3x8 afin d’éviter d’éteindre les fours et de les rallumer.

Boehli propose à ses clients une gamme très variée de produits et de conditionnements : des mini bretzels, des stickers, des rondzells, de la chapelure de bretzels de plus en plus appréciée, des bretzels bio, des bretzels à moins 50% de sel, des bretzels saveurs aïoli, italienne ou mexicaine. Et toute une collection de contenants : du sachet de 20 g jusqu’au carton de 10 kg.

60% de la production sont vendus sous des marques distri­buteurs.

Pour ceux, qui veulent – presque – tout savoir, on peut visiter la « Fabrique à bretzels ». En 2024, 20 000 curieux sont venus y découvrir les coulisses de l’accompagnateur de nos apéros.  

Jean de MISCAULT