Plusieurs projets structurants dans les domaines de la mobilité décarbonée, de l’économie circulaire et de la chimie verte sont annoncés dans le Grand Est. Franck Leroy, président de la Région peut se féliciter de cet engouement des investisseurs étrangers pour le territoire du Grand Est : « L’attractivité du Grand Est ne repose ni sur le hasard, ni sur les effets d’annonce. Elle est le fruit d’une volonté politique claire : miser sur nos forces, accompagner nos filières, anticiper les mutations. » Ainsi avec 840 millions d’euros d’investissements annoncés sur son territoire, le Grand Est conserve sa place de troisième région la plus attractive de France, hors Île de France et figure parmi les 5% des régions européennes les plus dynamiques en matière d’attractivité. Pour le président de la Région c’est le fruit d’une stratégie régionale. « Elle part du terrain et s’inscrit dans le temps long. Elle cible des projets qui font sens pour notre territoire, qui renforcent notre économie, qui créent de la valeur ici. » Un signal fort a été donné en amont du sommet Choose France avec la venue du président de la République Emmanuel Macron à Ligny-en-Barrois dans la Meuse pour saluer l’implantation d’une nouvelle ligne de production de bus électrique par le groupe allemand Daimler, représentant un investissement de 90 M€. Ce projet emblématique allie réindustrialisation et décarbonation, illustrant l’ambition du Grand Est d’être un territoire d’innovation pour les filières d’avenir. Pour Franck Leroy, le choix du Grand Est n’est pas anodin. « Dans un monde où la compétition est féroce, seule la constance du cap, la clarté du discours permettent de gagner la confiance des investisseurs internationaux. Les projets annoncés en sont la meilleure preuve : ils traduisent la crédibilité, la résilience et l’attractivité de notre région. »
La réindustrialisation verte
Alors que la Région Grand Est représente le berceau de l’industrie automobile, ces nouveaux projets viennent renforcer la mutation de la filière vers la mobilité décarbonée. L’écosystème de la mobilité électrique dans le Grand Est continue de structurer autour de projets industriels majeurs. En 2024, le groupe Bolloré annonçait l’implantation de Blue solutions dans le Sud de l’Alsace avec une gigafactory dédiée à la production de batteries nouvelle génération. D’ici 2032, cette usine atteindra une capacité de 25 GWh, soit l’équivalent de 240 000 véhicules produits par an, au service de la souveraineté industrielle et énergétique européenne.
D’autres projets s’ajoutent à cette dynamique. Même s’il ne s’agit pas de réelle implantation, ce sont tout de même des extensions importantes. C’est le cas du constructeur ferroviaire espagnol CAF, lequel avait repris le site d’Alstom à Reichshoffen dans le Bas-Rhin. Mais aussi du Japonais Nidec acteur clé des moteurs électriques, présent notamment sur le site automobile de Stellantis à Trémery en Moselle.
Et dans l’économie circulaire
Véritable projet d’implantation d’une nouvelle usine et surtout d’une innovation en termes d’économie circulaire, annoncée lors de ce sommet, l’arrivée de l’entreprise américaine CIRC sur la plateforme de Chemesis à Saint-Avold-Carling en Moselle, plus précisément sur le site de l’ancienne cokerie. Avec un investissement de 4540 millions d’euros, CIRC y construira sa première usine industrielle de recyclage chimique du textile, intégrant la seule technologie en capacité de traiter des matériaux complexes comme le polycoton (coton et polyester). À la clé 200 emplois créés d’ici 2028 et une véritable innovation pour transformer la filière textile en économie circulaire. Cette dynamique pour le recyclage textile est renforcée par une seconde annonce, celle de l’espagnol COLEO qui prévoit un investissement de 10 M€ et 50 emplois directs également dans le Grand Est.
Un accompagnement à la hauteur
Mais pour attirer ces entreprises, il faut les accompagner en leur proposant des sites adaptés à leurs besoins. Deuxième région industrielle de France et première région frontalière, le Grand Est déploie une stratégie ambitieuse, tournée vers l’accompagnement aux mutations des filières historiques, automobile, textile, chimie, ainsi que vers l’accélération des filières émergentes (IA, cyber) et vers la transition énergétique. Cette stratégie vise à amplifier les forces de nos territoires et de leurs écosystèmes par des investissements exogènes ciblés et choisis. Seule, la Région n’y parviendrait pas. Cette dynamique est rendue possible grâce à une coopération étroite avec l’État et l’Union européenne, ainsi qu’à des partenariats solides entre les entreprises, les collectivités et les filières stratégiques. Ce faisant, le Grand Est s’affirme comme un territoire ouvert, coopératif et résilient, capable de répondre aux défis industriels, écologiques et numériques.
Les 7 projets d’investissements annoncés
• CAF (Espagne) : Un des leaders mondiaux dans la construction et la maintenance de matériel ferroviaire roulant, et avec sa filiale Solaris, leader européen des bus décarbonés, a fait de la France le premier marché du groupe. CAF y dispose de deux implantations industrielles ferroviaires à Reichshoffen dans le Bas-Rhin, tout proche de la Moselle et du Pays de Bitche et de Bagnères-de-Bigorre, et emploie 1 000 personnes dont 200 dans un bureau d’études. D’ici 2028, CAF a l’ambition de tripler le volume d’heures de production sur ses sites français, ce qui s’accompagne de 50 M€ d’investissements sur les 5 prochaines années avec la réaction de 200 emplois supplémentaires. Par ailleurs, un projet sur 4 réalisé en France sera destiné à l’export, avec notamment la réalisation du tramway de Rome à Bagnères-de-Bigorre ou celui de Hanovre en Allemagne à Reichshoffen.
• COLEO (Espagne) leader du recyclage textile en Espagne, annonce une nouvelle étape de son plan stratégique pour la France avec un investissement de 10 M€ pour l’implantation prochaine d’un deuxième site en Grand Est, plus précisément dans l’Aube. Ce projet prévoit le recyclage de 20 000 tonnes de déchets textiles par an, la création de 50 emplois directs et 250 emplois indirects. Cette expansion fait suite à l’installation d’une usine en Occitanie, traitant environ 2 000 tonnes de déchets textiles par an, avec un potentiel d’extension à 5 000 tonnes. Avec trois usines en Espagne, Coleo mise sur la France pour développer un réseau européen de recyclage textile.
• DAIMLER BUS (Allemagne), avec plus de 92 millions d’euros d’investissement d’ici fin 2026, agrandit son usine historique de Ligny-en-Barrois dans la Meuse, afin d’augmenter les volumes de production d’autobus électriques, rénover et moderniser ses centres SAV implantés sur le territoire français. 600 emplois sont à la clé de cet investissement avec des recrutements sur des métiers techniques tels que des électriciens, des peintres, des mécaniciens mais aussi d’autres profils dans les domaines de la qualité et de la logistique.
• DP World Eau, entreprise mondiale de logistique appartenant au gouvernement de Dubaï, investira environ 260 M€ en France au cours des cinq prochaines années. Environ 120 M€ seront consacrés à des initiatives de décarbonation et de transition énergétique sur le port maritime de l’entreprise à Marseille (EUROFOS). De plus 140 M€ seront investis dans un grand entrepôt situé à proximité du terminal intérieur d’Ottmarsheim en Alsace sur le Rhin, à la frontière de l’Allemagne et de la Suisse, avec une création d’emplois directs estimée à environ 150 emplois directs à temps plein, une fois le projet pleinement opérationnel. Le nouveau parc logistique de 90 000 m2 offrira des services logistiques 3PL à des partenaires externes. Cette infrastructure facilitera l’accueil des barges arrivant et partant du port, tout en étant connecté au réseau ferroviaire, renforçant ainsi les capacités de transport intermodal du port et réduisant l’impact environnemental des opérations logistiques de DP World.
• MARS Incorporated (États-Unis) continue de choisir la France. En 2025, l’entreprise annonce plus de 100 M€ d’investissements. Ils seront répartis au sein des territoires où l’entreprise est implantée : Grand Est (43 M€), Occitanie (32 M€), Hauts-de-France (23 M€) et Centre Val de Loire (7 M€). Ces investissements visent à améliorer, moderniser et digitaliser ses sites industriels. En soutenant l’innovation, la société américaine accélère sa trajectoire Net Zéro émission à l’horizon 2050 et consolide l’emploi local. L’Alsace reste un territoire historique pour Mars. La société américaine va ainsi y investir 43 M€. À Haguenau, plus grande usine M&M’S d’Europe les investissements de 16 M€ vont permettre la construction d’un équipement essentiel au grillage de cacahuètes de M&M’S Peanut avec un nouveau bâtiment de 4 200 m2. À Steinbourg, seule usine d’Europe à produire des barres glacées, dont 66% sont exportées, 7 M€ seront investis dans la modernisation d’une ligne de production. À Ernolsheim-Bruche, la transformation digitale s’accélère avec un investissement de 13 M€. Avec plus de 500 M€ investis en France sur les cinq dernières années, Mars confirme sa stratégie d’investisseur de long terme, fidèle à son ancrage territorial et convaincu du potentiel d’innovation et de développement de la France. « La France est un hub essentiel pour Mars en Europe. C’est également le berceau de notre plus grande marque, Royal Canin qui mène des recherches de pointe sur la santé par une approche précise de la nutrition pour alimenter des milliers d’animaux de compagnie. Nos investissements continus en France reflètent notre confiance dans la force industrielle du pays, la qualité de ses talents, son engagement dans l’innovation » assure Poul Weihrauch, PDG de Mars Incorporated.
• NIDEC (Japon) s’engage à réaliser des investissements de près de 97 M€ en 2025/2026. L’objet de ces investissements est d’augmenter les capacités et d’améliorer l’efficacité de la chaîne de valeur. Les augmentations de capacité concernent principalement les activités de production de moteurs, générateurs électriques et systèmes de stockage stationnaire par batteries dans les usines de Trémery (Moselle), Orléans (Centre Val de Loire), Sillac (Nouvelle Aquitaine) et Fouillouse (Auvergne-Rhône-Alpes). Nidec s’engage à développer des solutions innovantes pour répondre à la demande croissante de mobilité durable et d’énergie décarbonée en France et en Europe.
• Pour ce qui est de CIRC, le projet industriel de recyclage de textile de la startup américaine de Danville en Virginie, sur la plateforme de Saint-Avold Carling, nous y reviendrons dans le détail dans un prochain article, après la venue à Saint-Avold, du directeur général de la société CIRC France, Guillaume Thomé. Il a tenu à présenter le projet en détail en présence des élus locaux.