Les onze présidents et présidentes des fédérations du bâtiment du Grand Est « alertent sur la gravité de la situation. Les récentes décisions gouvernementales mettent en péril la filière du bâtiment. Les réformes en cours, qu’il s’agisse de MaPrimRénov’ ou du dispositif REP Bâtiment (Responsabilité élargie du producteur), témoignent d’un manque de cohérence préoccupant dans les politiques publiques. Ce qui devait soutenir la transition énergétique et l’économie circulaire devient aujourd’hui un frein majeur pour l’ensemble du secteur et met en péril des artisans et entreprises du bâtiment. »
Les fédérations sont visiblement très inquiètes et dans une totale incompréhension des mesures gouvernementales : « Malgré l’annonce officielle de son redémarrage début septembre, les derniers décrets publiés dans le cadre de la transition écologique vident MaPrimRénov’ de soin ambition initiale… Les rénovations d’ampleur sont limitées aux seuls logements DPE (diagnostic immobilier) E-F-G, tandis que des gestes essentiels comme l’isolation des murs ou l’installation de chaudières biomasse seront exclus dès 2026. Ce rabotage brutal ne pourra que casser définitivement le marché de la rénovation énergétique, déjà à la peine depuis la mi-mai. »
« Dérive inquiétante »
Les fédérations ne fustigent pas seulement les mesures de MaPrimRénov’, ils se montrent tout aussi circonspects devant les changements concernant la REP Bâtiment « qui connaît une dérive inquiétante. Alors que les éco-contributions supportées par les entreprises ne cessent d’augmenter, les services de reprise des déchets sans frais sont peu à peu suspendus ou disparaissent sans préavis : menuiseries vitrées, plâtre, laines minérales, bois, arrêt de la reprise des déchets sur de nouveaux chantiers… Avec un maillage territorial affaibli, et un déploiement complet reporté au mieux à 2027, les professionnels du bâtiment subissent une double peine en cotisant davantage alors que le service n’est pas assuré de manière opérationnelle sur le territoire. »
Et de finir leur communiqué en demandant « aux élus et représentants de l’État du Grand Est d’agir sans délai. Il est impératif de stopper cette dérive qui étouffe les artisans et entrepreneurs du bâtiment, renchérit le coût des travaux pour les ménages et menace l’efficacité de la transition énergétique. Seules des dispositions claires et pérennes permettront de redonner confiance à la filière. Plus que jamais, les acteurs du bâtiment exigent donc une ligne cohérente et une stabilité gouvernementale durable pour avancer. »
