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Interview Paru le 30 juin 2023
CHRISTOPHE DILLENSEGER, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE FRANCE SOLAR :

« Nous voulons devenir un acteur du photovoltaïque reconnu partout en France »

La PME alsacienne France Solar a inauguré, le 9 juin dernier, son nouveau siège social à Brumath. Bien au-delà d’un simple déménagement, c’est le révélateur du formidable développement de l’entreprise, qui, surfant sur la vague des énergies renouvelables, connaît une croissance à deux chiffres depuis sa création, en 2009.

Pouvez-vous nous présenter France Solar ?

Christophe Dillenseger : France Solar a été créée il y a quatorze ans par Ercan Kilicdemir dans l’objectif de s’intéresser au monde de la transition énergétique. Nous sommes spécialisés dans les solutions solaires photovoltaïques. Nous avons beaucoup grandi, puisqu’en 2022 nous avons dépassé les 80 M € de chiffre d’affaires. Nous employons 350 personnes. Nous possédons trois filiales : La Maison des Énergies en France, La Maison des Énergies en Suisse et, depuis très peu de temps, France Solar Power, qui développera toutes les activités de tiers investissement. Il s’agit d’investir chez un professionnel, de réaliser les installations et de percevoir une partie des fruits de la revente d’électricité.

Qui sont vos clients ?

C. D. : Historiquement, la clientèle de France Solar, ce sont d’abord les particuliers de plus en plus sensibles aux problématiques de climat et désirant devenir autonomes du point de vue de leur approvisionnement en énergie. Bien sûr la récente flambée des coûts de l’énergie encourage ces aspirations responsables. Les particuliers représentent un bon tiers de notre activité. Par ailleurs nous développons notre activité auprès des professionnels et particulièrement du monde agricole. Nous occupons 5 % de parts de marché dans le secteur des installations photovoltaïques chez les agriculteurs. Sur ce segment de marché, nous comptons parmi les leaders en France.

Vous venez d’installer votre siège à Brumath. Pourquoi ?

C.D. : Nous sommes passés de 1 200 m², à Hoerdt, à 6 000 m² à Brumath : 3 000 m² de bureaux et 3 000 m² de stockage. Par ailleurs, nous profitons d’un emplacement parfait au carrefour des autoroutes et à proximité immédiate de Strasbourg.

Quelle est votre part de marché pour l’ensemble des installations photovoltaïques ?

C. D. : Un peu moins de 5 %. Dans un marché très atomisé, nous comptons parmi les leaders. En France, depuis 2014, nous avons équipé 1 500 maisons par an. Nous sommes très présents dans le Grand Est, mais nous souhaitons nous implanter dans toute la France. Nous avons créé des agences à Beaune et à Rennes et nous sommes en train d’en créer à Orléans et Reims. Nous voulons devenir un acteur reconnu partout en France autant que nous le sommes aujourd’hui dans le Grand Est. Par ailleurs, en Suisse romande, notre filiale La Maison des Énergies en Suisse réalise 700 à 800 installations par an chez des particuliers.

100 M € de chiffre d’affaires en 2023

Quelles sont vos perspectives de développement ?

C. D. : Nous envisageons de dépasser, dès 2023, la barre des 100 M € de chiffre d’affaires. Nous entendons suivre la croissance du marché des énergies renouvelables dont je parlais précédemment. Nous prenons pied sur un nouveau segment : celui des ombrières photovoltaïques, qui deviennent obligatoires pour tous les propriétaires de parking de plus de 1 500 m². C’est un marché énorme. Nous avons nous-même déposé un permis de construire pour installer une ombrière sur notre parking. Pour accompagner ce développement, nous devons bien sûr nous organiser. L’implantation à Brumath va dans ce sens. En 2023, nous prévoyons de recruter plus de 100 personnes. Cela nécessite de trouver les compétences et de les former en interne dans notre France Solar Academy de Brumath.

Vous avez rejoint la plateforme Blue Pearl Energy. De quoi s’agit-il ?

C. D. : En fait Blue Pearl Energy est devenu l’actionnaire principal de France Solar en 2022. C’est une société qui fédère un certain nombre de PME dans le monde de la transition énergétique. Il ne s’agit pas de créer un mastodonte de la transition énergétique mais plutôt une fédération de PME spécialisées dans le photovoltaïque avec France Solar et d’autres en Europe, le génie électrique, la climatisation… La philosophie, c’est tous les avantages d’une grosse structure sans les inconvénients.

Où sont construits les panneaux que vous installez ?

C. D. : Ils proviennent très majoritairement d’Asie. Mais nous travaillons aussi avec un certain nombre de sites de production français et notamment avec l’Alsacien, Voltec Solar. Et puis nous regardons avec beaucoup d’attention le très gros projet d’usine de production et d’assemblage de panneaux solaires à Sarreguemines. Cela permettrait de réduire considérablement les coûts du transport et les nuisances que cela génère en termes d’émission de CO2.

Jean de MISCAULT