Interview Paru le 01 mars 2024
L’ACTIVITÉ TOURMENTÉE DES ARTISANS DU BÂTIMENT

Maurice Karotsch, Président de la CAPEB du Grand Est

Sa nouvelle fonction d’Administrateur Confédéral de la CAPEB au niveau national est complémentaire et amène Maurice Karotsch à travailler de manière assidue avec les élus locaux. Les actions menées sont nombreuses, notamment depuis le changement des règles du jeu liées à l’environnement, en application depuis le début de l’année. Ces nouvelles mesures sont particulièrement d’actualité, suite aux remaniements du gouvernement.

Maurice Karotsch, Président de la CAPEB du Grand Est

Un homme de terrain

La raison d’être de Maurice Karotsch ? Faire remonter au niveau de l’État, la voix des artisans et celle des chefs d’entreprises du bâtiment. C’est ce qui l’a incité à se présenter, en candidat indivi­duel, aux élections nationales du bureau de la CAPEB. Porté par les Présidents des dix CAPEB départementales du Grand Est, Maurice Karotsch a su prolonger sa conviction au niveau national. Élu il y a maintenant un an et demi (avril 2022), il œuvre pour renforcer les liens avec les différents partenaires, et pour relayer aux différentes instances, les difficultés et les besoins des entrepreneurs. Grâce à son nouveau statut d’Administrateur Confédéral de la CAPEB, il obtient une écoute plus prégnante, au niveau local, régional et national.

En homme de terrain, Maurice Karotsch avait invité en juin 2022 Bruno Lemaire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, dans son entreprise fami­liale de peinture située à Benfeld. En immersion, le Ministre avait ainsi pu évoquer avec d’autres chefs d’entreprises les grosses préoccupations du moment : la montée des prix incontrôlée, les problèmes d’approvisionnement et la difficulté de recrutement, et en même temps découvrir concrètement l’activité de la société : une première !

Renforcer les liens et soutenir les entrepreneurs

Les artisans se sentant incontestablement soutenus par une per­sonne de terrain et une équipe impliquée, le nombre d’adhérents de la CAPEB Grand Est a singulièrement augmenté (+ 8,4 % depuis 2020. 5 053 adhérents en 2023).

« La ligne éditoriale de notre organisation a une bonne implan­tation géographique, souligne Maurice Karotsch. Après celle du COVID, nous avons eu droit à d’autres crises. Notamment celle de la hausse du coût des matériaux, liée à la guerre en Ukraine, et dont les conséquences ne sont pas encore terminées. Certains entrepreneurs ont également des difficultés à rembourser leur PGE (Prêt Garanti par l’État) souscrit pendant la pandémie, car leur trésorerie est mise à mal. Par ailleurs, le ralentissement de l’acti­vité dans certains domaines du bâtiment est manifeste, suite à la modification de la Loi Pinel, à la hausse des taux d’intérêt bancaire et au ralentissement de la délivrance des permis de construire. Avec le soutien de Josiane Chevalier, Préfète de Région et Franck Leroy, Président du Conseil Régional du Grand Est, nous avons créé une cellule de crise régionale du BTP, pour renforcer un lien direct entre les entreprises du bâtiment et les services de l’État, car l’épuisement des entrepreneurs était palpable. Au sein des CAPEB Départementales du Grand Est, nous avons même mis en place une véritable solidarité économique avec certains fournisseurs, pour geler les prix de certains matériaux, et chercher à rompre l’isolement des chefs d’entreprise. Nous intervenons également auprès de plusieurs autres acteurs comme la Banque de France, sur la notation des entreprises. Et agissons également auprès des acheteurs publics, pour rappeler l’importance de communiquer sur les intentions d’achats, et de respecter les délais de paiement liés aux marchés publics pour nos entreprises ».

Les négociations avec les instances de l’État sont incontournables

Les actions sont également démultipliées auprès des députés. «Nous préparons actuellement les revendications qui seront pro­posées lors des élections européennes, particulièrement au sujet des travailleurs détachés. S’il y a un détournement de la directive portant sur les prestations de services, et que les infractions de certaines entreprises dans ce domaine sont confirmées, la CAPEB en est informée, et peut même se porter partie civile.

Par ailleurs, la consultation publique Les rencontres de la simplifi­cation, initiée par le gouvernement, est une véritable opportunité d’échange avec les entrepreneurs du bâtiment, afin de transmettre des solutions pour simplifier les démarches administratives. Telle que le Coffre Fort Numérique, dans lequel seraient enregistrées toutes les pièces administratives de l’entreprise. Ainsi, ces do­cuments seraient facilement et rapidement accessibles lors de la participation à des Appels d’Offre, et rendrait la constitution de ces dossiers moins chronophage pour l’entrepreneur. Nous travaillons actuellement sur ce projet, à titre expérimental. »

Les entrepreneurs en proie à de nombreuses difficultés

Il existe toujours une tension au niveau du recrutement dans tous les métiers qualifiés. La CAPEB Grand Est travaille sur l’attractivité des métiers et la féminisation de certaines professions, en lien avec nos instances, afin d’encourager les jeunes femmes à se lancer dans notre secteur. D’une manière générale, il s’agit de dépoussiérer l’image du Bâtiment, par le biais d’actions et d’animations visant à valoriser le fait que nos métiers sont porteurs d’avenir.

Très actif au niveau du dialogue social, l’impact du coût de l’infla­tion étant souvent au coeur des discussions, des sensibilisations sont menées pour faire évoluer la rémunération des salariés, afin de maintenir leur pouvoir d’achat. « Le chef d’entreprise d’une petite structure est proche de ses salariés, et il est sensible à leurs difficultés financières», souligne Maurice Karotsch.

La ZFE (Zone à Faible Émission ), avec les restrictions de circulation liées à la vignette Crit’air est problématique, et représente une diffi­culté supplémentaire pour certains entrepreneurs, car elle nécessite de nouveaux investissements. Dans certaines agglomérations, les reports d’application ont été obtenus (à Lyon). La CAPEB Grand Est s’inscrit dans la même démarche et monte fortement au créneau : « une concertation est en cours actuellement avec l’Eurométropole de Strasbourg, pour obtenir des dérogations, indique Maurice Karotsch. En effet, certains engins n’existent pas en carburation électrique, et de fait il n’y a pas la possibilité de remplacer ceux à moteur essence. Pour de nombreuses entreprises basées en de­hors de l’Eurométropole, certaines ne peuvent plus intervenir sur les derniers kilomètres, dans la ZFE. Pour contrer ces difficultés, la CAPEB Grand Est étudie avec les services de l’Eurométropole de Strasbourg des solutions, des adaptations... jusqu’à la création d’une pépinière d’entreprise pour résoudre le problème du dernier kilomètre dans les zones concernées par des restrictions Crit’air».

Agir pour préserver l’environnement

La responsabilité élargie des producteurs (REP) est un autre sujet de préoccupations pour nos entreprises, car celles-ci paient une redevance pour un service qui n’est pas encore opérationnel. Les points de collecte ne sont pas encore en nombre suffisant, alors que les efforts attendus pour réduire les gaz à effet de serre sont assez importants. Nous revendiquons la mise à disposition d’une application unique pour les quatre éco-organismes, permettant aux professionnels du bâtiment de connaître les points de collecte à proximité, par type de déchets collectés.

Gérer le handicap, à tous les niveaux

En nouant un partenariat de trois ans avec la Fédération Handisport Grand Est et le club de basket fauteuil USVH de Vandoeuvre, qui accompagnent les personnes en situation de handicap dans la pratique du basket, la CAPEB Grand Est poursuit son engagement en faveur d’un monde plus inclusif. Nous avons équipé 20 joueurs professionnels pour véhiculer les valeurs de la TEAM CAPEB Grand Est. « Le désir de donner une image différente et plus humaine de notre Confédération nous a guidé vers cette démarche, explique Maurice Karotsch. Notre objectif est de favoriser l’autonomie et l’accès aux logements adaptés au handicap, et de communiquer sur l’aspect humain qui en découle. »

En effet, la CAPEB s’est engagée depuis plusieurs années sur la question de l’accessibilité du logement pour tous, notamment en portant sa propre marque Handibat, une référence en matière d’accessibilité dans le secteur du bâtiment. L’objectif ? Développer le marché de l’accessibilité et le maintien à domicile des personnes à mobilité réduite. Ainsi, la Confédération a créé les marques Handibat et Silverbat, spécialisées sur le créneau de l’adaptabilité et de l’accessibilité des logements, pour favoriser la sensibilisation, la formation, et la valorisation des entreprises spécialisées sur ce créneau. Ces entreprises qualifiées peuvent intervenir dans le dispositif de MaPrimeAdapt’.

Rénovation énergétique, un bilan mitigé

Maurice Karotsch : « 30 millions de logements sont à rénover d’ici 30 ans, dans le cadre de la transition énergétique. Actuellement, nous sommes loin de l’objectif fixé par l’État, malgré une augmentation de 50 % de l’enveloppe financière attribuée. En effet, le Gouvernement souhaitait la réalisation de 750 000 rénovations par an. Et l’ADEME indique une réalisation effective d’environ 669 000 rénovations, dont seulement 10 % dans le cadre d’une rénovation globale. Actuelle­ment, le dispositif MaPrimeRénov’ connaît malheureusement une dérive : les entreprises majeures qui font de la rénovation globale sont privilégiées, car elles proposent des travaux d’ampleurs (deux gestes d’isolation, tels que l’isolation des murs, de la toiture, des combles et des planchers-bas ou le remplacement du système de chauffage pour un mode de chauffage plus décarboné, …). Les petites entreprises, qui généralement n’interviennent que sur une seule spécialité, ne s’y retrouvent pas. Et en définitive, ce n’est pas simple pour le consommateur. La CAPEB revendique une rénovation BBC par étape, avec l’intervention de différents corps d’État pour répondre mieux à la réalité budgétaire des ménages les plus modestes. Pour faciliter cette démarche, la CAPEB a mis en place une application GME 3 clics pour faciliter la création des groupements momentanés d’entreprises et mieux travailler en­semble. Nous avons aussi demandé au Gouvernement la création d’un prêt vert, pour faciliter le règlement du reste à charge par les ménages, ceci afin de dynamiser la rénovation énergétique sur le marché privé. Nous préconisons également un mode de chauffage mixte : chaudière + panneaux solaires par exemple. Nous travaillons sur ce thème ! Malheureusement le bâtiment n’est pas une priorité pour le gouvernement, et pour l’instant nous n’avons pas encore été écoutés, mais nous n’arrêtons pas nos démarches ».

Du côté des bailleurs sociaux, du fait qu’ils bénéficient d’une aide financière, ce domaine est actif au niveau de la rénovation éner­gétique. À noter que MaPrimeRenov’ est également éligible pour les copropriétés de 20 lots ou moins. Au niveau du marché privé, la période d’incertitude actuelle n’incite pas à l’investissement.

MaPrimeRénov’ : la CAPEB renouvelle son appel au Premier ministre !

La CAPEB, aux côtés d’une trentaine d’acteurs majeurs de la filière, renouvelle son appel au Premier Ministre, pour une révision immédiate de MaPrimeRénov’. Dans un contexte où les premières mesures dévoilées par Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique, dans une interview pour le Parisien, suscitent l’inquié­tude du secteur de l’artisanat du bâtiment sur la bonne prise en compte de ses propositions. La CAPEB, aux côtés des acteurs principaux de la filière, renouvelle son interpellation à l’adresse du Premier Ministre, Gabriel Attal. En décembre dernier, à quelques jours de l’entrée en vigueur de la réforme de MaPrimeRénov’, la CAPEB avait complété son Appel de la dernière chance, d’une lettre ouverte cosignée par ces mêmes acteurs, qui en appelait à la responsabilité de la Première Ministre de l’époque, Elisabeth Borne, pour prendre les arbitrages qui s’imposaient. Depuis, cette lettre est restée sans réponse à la faveur du remaniement ministériel, et la réforme est bel et bien entrée en vigueur, avec les dispositions que nous dénoncions. Pourtant, les demandes formulées dans cette lettre restent plus que jamais d’actualité. Elles ont été établies dans une démarche de concertation, qu’il est indispensable de mener avec la filière, chaque maillon étant susceptible de subir les consé­quences de la réforme actuelle. Nous sommes convaincus que ces propositions communes d’évolutions, permettront à cette réforme de remplir pleinement ses objectifs au service de l’intérêt de notre pays. Les objectifs de cette réforme s’inscrivant pleinement dans le cadre de la planification écologique qu’il est chargé de mettre en œuvre, le Premier Ministre doit avoir pleinement connaissance de ces propositions. L’évolution souhaitée pour MaPrimeRénov’ doit en effet aller au-delà d’un enjeu de simplification. Les signataires – dont la détermination à faire de MaPrimeRénov’ un dispositif moins exclusif et plus efficace reste intacte – ont donc adressé ce jour à Gabriel Attal un courrier commun, avec la demande appuyée que celui-ci ne demeure pas sans réponse ! « Les artisans du bâtiment que nous représentons ne se contenteront pas de mesurettes. L’exaspération sur le terrain est grande. Nous attendons donc que nos propositions soient arbitrées favorablement : elles sont, je le rappelle, de bon sens, ne coûtent rien à l’État et servent l’intérêt général. » déclare Jean Christophe Repon, président de la CAPEB.

Reconquérir la confiance des clients

Depuis plusieurs mois, les entreprises subissent une crise de confiance. Les médias se font régulièrement l’écho des dérives liées à la rénovation énergétique. Et les clients, désabusés par les malfaçons, les mauvais conseils, voire les abus de tarification de certaines entreprises, pourtant certifiées Qualibat et RGE, rechignent à engager des travaux. « Une commission régionale des qualifications a été mise en place pour résoudre la plupart des problèmes rencontrés, et remonter ceux qui nécessitent une intervention nationale chez QUALIBAT notamment, indique le Président de la CAPEB Grand Est. Mais nous ne pouvons pas interférer directement. Il faudrait une intervention de l’État pour pallier l’impunité de ces éco-trafiquants.

Par ailleurs, lorsqu’un problème avec une entreprise adhérente est signalé par un client, notre service juridique intervient, avec un médiateur, pour trouver une solution. En cas de besoin, une expertise peut également être réalisée. Pour éviter ces situations, les formations techniques sont très fortement préconisées pour les salariés des entreprises membres de la CAPEB. Toutefois, si des problèmes s’avèrent récurrents avec la même entreprise, son adhésion à la CAPEB sera refusée l’année suivante, car nous sommes au service de l’artisan, mais aussi du consommateur. Aujourd’hui, nous œuvrons pour redonner aux particuliers une confiance envers les professionnels du bâtiment. Tous les acteurs de la branche œuvrent en ce sens ».

Un fléchissement des qualifications

Maurice Karotsch : « C’est un constat, depuis ces dernières années nous observons un fléchissement à la baisse des qualifications, et ce, dans tous les domaines. Aujourd’hui, le CAP est un diplôme d’insertion, mais souvent le titulaire n’est pas embauchable, car il manque de compétences techniques et surtout d’autonomie. Et, malheureusement, la réalité économique ne permet pas à l’entrepreneur d’accompagner cette nouvelle recrue dans le cadre d’une formation continue, afin de compenser ses lacunes, et en se substituant en quelque sorte au centre de formation. La volonté de l’État, orientée vers l’objectif de pourvoir les emplois vacants, a érodé la qualité de la formation et la valeur du diplôme. Le mode de financement appliqué dans les centres de formations, a amené à privilégier la quantité de personnes formées, au détriment de la qualité de l’instruction. Nous vivons une érosion de la qualité, et nous sommes dans une inversion des besoins. Les entreprises souffrent du manque d’une bonne main d’œuvre, et l’exigence de la clientèle est forte, mais légitime. Cette situation a également une incidence sur la quote-part des assurances : il n’y a jamais eu autant d’accidents du travail, et de morts sur les chantiers ! Il faut remettre le métier au coeur des préoccupations, à l’image de l’Allemagne et de l’Autriche, qui visent le niveau d’excellence. Dans ces pays, le gouvernement prend totalement en charge la formation du Brevet de Maîtrise. Il faudrait également développer les forma­tions continues, avec une prise en charge des frais financiers liés à ce mode d’apprentissage, et des moyens pour libérer du temps aux salariés afin qu’ils puissent suivre cet enseignement.

Les CAPEB du Grand Est accompagnent leurs adhérents pour accéder à différentes formations

Les entreprises membres sont incitées à proposer des formations spécifiques à leur personnel. Pour ce faire, elles ont accès à des informations sur les types de formations, mais aussi sur les aides financières possibles, via le site internet de la CAPEB : https:// www.batiment-formations.fr

Une offre qui fait écho ! Ainsi, depuis 10 ans, dans le cadre de l’accompagnement Reprise-Transmission d’Entreprise, les CAPEB départementales du Grand Est ont permis de former 800 nouveaux dirigeants ou repreneurs d’entreprises artisanales du bâtiment. Une formation certifiante de niveau BAC + 2 sur la création, transmission effective d’entreprise, l’accompagnement du repreneur est assuré pendant 3 ans.

Les Artisans Messagers sont actifs auprès des jeunes

Des actions sont menées pour séduire les élèves et leur faire dé­couvrir le secteur du bâtiment. Ainsi, les Artisans Messagers, des artisans en activité, interviennent dans les collèges, pour présenter leur activité et parler des métiers du bâtiment. Grâce à une maquette miniaturisée et des outils de réalité augmentée, la présentation s’avère très concrète. Avec le soutien du Conseil régional, plus d’une centaine d’interventions ont été assurées en 2023, avec une véritable volonté d’atteindre 200 présentations en 2024.

La CAPEB a récemment publié son livre blanc Entreprises artisanales du bâtiment et génération Z, un duo gagnant. Car d’ici la fin de la décennie, la génération Z (personnes nées entre 1997 et 2010) représentera le tiers de la population active. Elle constitue donc le futur des entreprises artisanales du bâtiment et un vivier incon­tournable, pour que ces entreprises relèvent le défi de la rénovation énergétique et du numérique. Ce livre blanc explicite le caractère innovant de son approche, et impulse une nouvelle dynamique à même de favoriser cette rencontre entre deux mondes, dont les singularités respectives et les valeurs proches sont souvent trop peu mises en évidence. Les jeunes et les entrepreneurs n’ont pas toujours conscience qu’ils auraient tout intérêt à associer leurs compétences respectives.

« Alors, si vous avez envie d’agir pour sauver la planète, rejoignez le secteur de la rénovation énergétique du bâtiment ! Nos métiers sont porteurs d’avenir, mais encore faut-il le faire savoir ! conclut Maurice Karotsch, président de la CAPEB Grand Est, et Adminis­trateur Confédéral ».

La CAPEB, qu’est-ce que c’est ?

La CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites En­treprises du Bâtiment), est le syndicat patronal représentant l’artisanat du bâtiment. Ses missions : promouvoir, défendre et représenter. Indépendante de la puissance publique, la CAPEB mène des missions d’intérêt général depuis 1946. Au niveau national, la confédération est un réseau structuré et puissant pour représenter, défendre et promouvoir les intérêts, matériels et moraux, des entreprises artisanales du bâtiment. Reconnue partenaire social, la CAPEB représente les entreprises artisanales du bâtiment devant les instances de concertation et de décision, et en particulier devant les Pouvoirs publics. Elle propose les mesures qu’elle juge nécessaires et adaptées aux entreprises du secteur. La CAPEB est l’une des composantes de l’Union des entreprises de proximité (U2P). Une organisation patronale active au service des entreprises artisanales du bâtiment. La CAPEB propose de l’information, des conseils, des services ainsi que des outils de gestion. Elle assure la promotion des métiers du bâtiment et valorise également les compétences des artisans du bâtiment auprès de leurs clients.

Les Ministres Christophe Béchu et Guillaume Kasbarian font le choix de s’appuyer sur les TPE du bâtiment pour accélérer la rénovation énergétique

À l’issue des deux heures de travail avec le Ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires ainsi qu’avec le Ministre chargé du Logement, ce jeudi 15 février 2024, la CAPEB annonce constater la ferme volonté des Mi­nistres d’aboutir rapidement à des arbitrages, qui vont dans le sens des propositions portées par elle. Celles-ci portent sur la massification des travaux de rénovation énergétique, et par voie de conséquences de l’activité des entreprises artisanales du bâtiment. Les deux ministres sont désormais convaincus du bienfondé de l’absolue nécessité d’apporter des assouplisse­ments aux modalités actuelles d’engagement des travaux de rénovation énergétique. Tout d’abord, ils ont signifié leur intérêt pour l’expérimentation portée par la CAPEB de la Qualification Chantier qui permet aujourd’hui aux entreprises non titulaires du RGE d’être auditées en fin de chantier pour offrir à leurs clients la possibilité de bénéficier des aides de l’État. Ils envisageraient de la pousser au-delà, afin de permettre aux 620 000 entreprises artisanales qui le souhaitent de s’impliquer dans ces marchés.

Ensuite, ils ont partagé la proposition de la CAPEB visant à faire en sorte que le recours aux Accompagnateurs Rénov’ ne soit pas un élément bloquant pour une grande partie des projets de travaux en 2024. Enfin, les ministres rejoignent la CAPEB en reconnaissant l’inté-rêt du mono geste pour contribuer à une évolution positive du nombre de rénovations énergétiques, y compris en rénovation globale. L’État s’est donné quinze jours pour mettre au point les textes réglementaires qui permettront de rendre ces principes opérationnels pour cette année. Il s’agit de dénouer au plus vite les freins à l’activité des entreprises artisanales du bâtiment et d’inverser la tendance baissière de la rénovation énergétique que les derniers chiffres de l’Anah ont confirmé. Rendez-vous est pris début mars pour les arbitrages finaux. La CAPEB veillera à ce qu’ils soient dans la droite ligne des échanges de ce jour. (Source : communiqué de presse de la CAPEB, du 15. 02.24)

CH. BE